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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LES REFUGIES ET RAPATRIES DE FACHES-THUMESNIL.

Les rapatriés du Nord.

Au moment de l’invasion de l’été 1914, les habitants du Nord ont fui l’avance allemande. Courant août, dès les premières mauvaises nouvelles de Belgique et l’arrivée des premiers réfugiés de ce pays, certains, la plupart nantis, n’ont pas hésité à quitter la métropole lilloise. Les récits des réfugiés belges, les atrocités commises par les Allemands, les destructions massives, les exécutions de civils, les viols et les souvenirs de la guerre de 1870 sont suffisants. D’autres ont été évacués de force par l’armée française en retraite.

A ces réfugiés de la première heure, il faut ajouter les rapatriés des territoires envahis rentrés en France non envahie par la Hollande ou la Suisse. Certains des rapatriés des communes de la ligne de front – les femmes âgées et les jeunes enfants – sont rapatriés via la Suisse ou la Hollande. Dès mars 1915, les habitants des zones occupées connaissent les premiers rapatriements forcés qui concernent les indigents, les indésirables, les bouches inutiles ou les malades. Ils deviennent ensuite volontaires : les autorités allemandes annoncent la formation d’un convoi de rapatriement, les volontaires se font alors inscrire sur une liste d’attente et un choix est opéré parmi les postulants qui doivent payer leur voyage. Ils n’ont droit qu’à trente kilos de bagages, leurs maisons sont alors réquisitionnées et toute correspondance est interdite. Le voyage en train est long, après parfois une période de quarantaine en Belgique, les rapatriés sont amenés jusqu’à Schaffhausen ou Zurich où ils sont remis aux Suisses avant d’entrer en France par Annemasse jusqu’en 1917 et puis Evian.

C’est ainsi que de mars 1915 [note] à octobre 1918, environ 30.000 lillois peuvent ainsi rentrer en France [note] . Ils sont généralement envoyés dans les départements du Tarn et de la Garonne et perçoivent une carte spéciale leur donnant droit à une allocation journalière. Ils perçoivent également des sauf-conduits et doivent avertir les autorités de tout changement de domicile.

Les rapatriés sont majoritairement des femmes, des enfants ou des vieillards. Leur accueil n’est pas sans poser de problèmes car ils sont tout d’abord hébergés, logés, vêtus et nourris par des organisations charitables et chez l’habitant. Le gouvernement leur accorde ensuite, nous venons de le voir, la même indemnité que celle qui est octroyée aux familles des mobilisés [note] tandis que les maires sont tenus de veiller à leur logement, leur nourriture et leur chauffage. Le séjour de ces réfugiés n’est pas toujours apprécié des autochtones, on les surnommera les boches du Nord, car aux différences de langage et de coutumes vient vite s’ajouter la hausse des prix et celle du chômage que leur présence occasionne. Mais, à l’initiative de notables issus de la zone occupée, des comités de réfugiés, ils seront cinquante six en 1915, mettent en relation les familles, centralisent les offres d’emploi et éditent des journaux pour les réfugiés dispersés, contribuant à recréer symboliquement les communautés.

Le 28 octobre 1914 est créé un office central de placement des chômeurs et des réfugiés. Pour remédier à leur inactivité forcée, les réfugiés sont généralement incorporés dans des colonnes agricoles ou ouvrières qui se concentrent à l’arrière du front et en région parisienne.

Le retour de ces réfugiés dans le Nord sera organisé dès le 5 décembre 1918.