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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LES REFUGIES ET RAPATRIES DE FACHES-THUMESNIL.

Là commencent les quelques journées tragiques du siège et du bombardement de Lille.


Rue Faidherbe à Lille après les bombardements

Les premières heures furent calmes et le bombardement commença sans grande vigueur d’abord ; le lendemain 11 octobre (dimanche) il se poursuivit sans répit, les obus passaient au-dessus de nos têtes avec un vacarme épouvantable, allant à quelques pas et par différents quartiers de la ville, démolir les maisons, hôtels, etc … et porter l’incendie un peu partout. Les shrapnels pleuvaient, n’atteignant que les arbres qui dominaient la crête des fortifications occupées par nous, mais, par contre, d’excellents tireurs ennemis, choisis sans doute, tuaient tous nos malheureux soldats qui avaient l’imprudence de se découvrir. Notre bataillon perdit plus de 30 hommes, dont un lieutenant, M. Debrochies [note] , et un certain nombre de blessés. C’est la porte des Postes qui eut le plus à souffrir. Notre artillerie, réduite à trois canons par suite de l’engagement d’Hallennes, se multipliait, cherchant à donner ainsi l’illusion d’une artillerie plus nombreuse. A la fin du bombardement, il ne restait plus qu’un canon inutilisable. Nos cavaliers se mélangeaient à nos fantassins, faisant avec eux le combat à pied. Quand vint le soir du dimanche 11, Lille flambait dans la nuit, un brasier immense s’allumait partout, ajoutant à l’horreur d’une nuit tragique de bataille, le spectacle d’un incendie colossal.

12 octobre - Le jour se lève, avec lui reprend le crépitement de la fusillade des mitrailleuses. On avait été sur pied toute cette nuit, le bombardement n’avait pas cessé, il se poursuivait maintenant avec la même implacable et régulière intensité. A plusieurs reprises, un parlementaire s’était présenté, demandant sans succès la reddition de la place. Une lueur d’espoir vint cependant illuminer cette sombre journée ; un monoplan français [note] , bravant la mitraille et les coups de feu qui faisaient rage autour de lui vint atterrir indemne sur l’Esplanade. Nous apportait-il l’espoir de la délivrance prochaine ? Hélas non ! Mais, du moins, du réconfort sous la forme d’une dépêche ainsi conçue :

"Au commandant de Pardieu, commandant le détachement mixte de Lille. – Tenez dans la ville jusqu’au bout – Une attaque allemande doit se produire aujourd’hui, vraisemblablement par le Sud. Toute l’armée se porte à votre secours, la cavalerie peut être à Lille dès ce soir. Je vous nomme lieutenant-colonel et vous accorde la croix de la Légion d’Honneur et trois médailles militaires à décerner à votre choix. Envoyez nouvelles par pigeons voyageurs."

Signé : général de Maudhuy,
PC, le Chef d’Etat-Major : colonel de Vallières.