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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LES REFUGIES ET RAPATRIES DE FACHES-THUMESNIL.

La bataille de la Marne venait de se terminer par la victoire de nos armées. L’ennemi arrêté et refoulé vers le Nord modifiait son plan et cherchait en poussant son aile droite vers la mer du Nord à tourner notre aile gauche et atteindre Calais et Dunkerque, dans le but de gêner nos relations avec l’Angleterre. Nos troupes en suivant un mouvement parallèle luttaient de vitesse avec lui ; il fallait favoriser l’armée française en jetant des entraves dans la marche de l’armée ennemie, obliger celle-ci à combattre, l’empêcher de se servir des voies ferrées. C’est du moins ainsi que j’ai compris le rôle qu’on allait nous demander de remplir, mais encore, fallait-il, bien que peu nombreux, donner aux Allemands l’illusion d’une force suffisamment importante pour les retenir dans leur marche vers la mer du Nord, d’où notre extrême mobilité pendant les premiers jours.

L’Etat-major français jeta en toute hâte par des prélèvements sur les troupes gardant Dunkerque et Calais une avant-ligne de Douai à Tournai, par Fâches et Orchies, d’un développement de 50 kilomètres, plaçant deux bataillons d’infanterie, une batterie d’artillerie à Fâches, deux bataillons d’infanterie et une batterie d’artillerie à Orchies, un bataillon d’infanterie à Tournai (commandant Caron), le tout sous les ordres du général Plantay à Douai. Ces détachements n’avaient aucune liaison véritable avec le gros de l’armée française et leur situation n’était pas sans danger, car épars sur un aussi grand front, ils pouvaient à tout moment être pris dans le remous des troupes allemandes.

Le bataillon Caron, composé de deux compagnies du 7ème territorial, occupe tour à tour les positions de Chercq-Saint-Maur (S.-O de Tournai) ; mais devant des forces ennemies considérables, il dut se replier sur Lille, et c’est vers le 2 octobre que nous passons sous les ordres du général de Maudhuy, commandant le 21ème corps d’armée.

Le détachement des territoriaux alors à Lille se composait des 2ème et 3ème bataillons du 8ème territorial et du bataillon Caron (5ème et 21ème territorial), d’un bataillon d’artillerie, d’un escadron de chasseurs à cheval et deux escadrons de goumiers.

Le 8 octobre, le détachement recevait l’ordre de couvrir la place de Lille pendant trois jours pour permettre le débarquement des troupes françaises qui arrivaient par voie ferrée. Nous prenons successivement les avant-postes à Emmerin, l’Arbrisseau, Fâches-Thumesnil, Lesquin, Saint-Maurice, Mons en Baroeul.

Le 4 octobre, les Allemands envoient un train blindé rempli de troupes en gare de Lille ; ce train est aussitôt attaqué par le 17ème bataillon de chasseurs à pieds qui venait de débarquer ; le combat se prolonge dans les rues de Fives. Le soir, les avant-postes du bataillon Caron, à l’est de Faches-Thumesnil, étaient fortement attaqués par un ennemi supérieur en nombre. Ce bataillon dut se replier sur Lille, mais rencontrant le 21ème d’infanterie et le 6ème d’artillerie [note] , le commandant Caron rassemble ce qu’il peut de son effectif et vient appuyer le mouvement des troupes actives pour réoccuper les positions abandonnées.

Le lendemain, l’ennemi se repliait rapidement, laissant entre nos mains un canon et deux caissons.

Les journées des 6, 7, 8 et 9 octobre sont passées aux avant-postes. L’armée allemande cherchait à nous séparer de l’armée française, ce qui obligea les troupes actives du 21ème corps d’armée débarquées à Lille à se porter rapidement vers Béthune et Lens pour faire trait d’union entre notre armée et les troupes anglaises qui étaient occupées à repousser la cavalerie allemande entre La Bassée et la mer. Nous restons dans la région de Lille pour empêcher les éléments d’infanterie allemande de se porter par voie ferrée au secours de leur cavalerie repoussée vers Lille – Courtrai.

Le commandant de Pardieu, détaché de Dunkerque en remplacement du commandant Biguet, prend le commandement du détachement mixte.