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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

René Pépin et l'opération Dynamo à Dunkerque

Le 27 mai l'offensive terrestre ennemie est relancée avec une seule division blindée, les autres étant dirigées vers la Somme. Dès l'aube les bombardiers font leur apparition, ils seront là toute la journée, un bombardement d'une violence inouïe : plus de vingt mille bombes explosives et un nombre incalculable de bombes incendiaires tombent sur le port, la rade, la ville et les communes limitrophes. Tout brûle. Les écluses endommagées restent ouvertes et les bassins se vident ou se remplissent au rythme des marées. Devant les dégâts causés aux installations portuaires, les embarquements commencent à se faire par les plages. Et à 23h les bombardiers reviennent. Pour ce premier jour officiel de l'évacuation 5 718 soldats, tous anglais, sont embarqués.

Le scaphandrier en plein travailCe 27 mai René Pépin va gagner une citation à l'ordre de l'armée de mer et la Croix de Guerre avec palme en raison de son courage, le texte de cette citation du 31 mai 1940 disant : "A plongé plusieurs fois comme scaphandrier alors que les bombes tombaient drues dans le port pour dégager des hélices de patrouilleurs. La dernière fois, le 27 mai, sous un déluge de bombes."

Le temps exécrable en matinée du 28 apporte un peu de répit mais le soleil qui apparaît en début d'après midi ramène les bombardiers et cinq raids allemands vont avoir lieu. Au sol la situation est de plus en plus critique, la Belgique vient de déposer les armes et la chute d'Ostende réduit encore le périmètre du camp. Les Allemands atteignent Bourbourg et leurs avants-gardes sont à Spycker, à seulement sept kilomètres des faubourgs de Dunkerque. Ce 28 mai 18 527 soldats sont évacués.

29 mai. Temps pluvieux et couvert dans la matinée. Le temps se lèvent en début d'après midi ce qui va permettre aux Allemands, comme la veille, d'effectuer cinq raids aériens importants. Gravelines tombe dans la journée, le camp retranché est désormais sous le feu direct de l'artillerie ennemie. Les Anglais décident d'abandonner l'évacuation depuis le port en raison des pertes et de privilégier les plages. L'ordre de rembarquement est officiellement donné aux troupes françaises. Au soir du 29, le camp retranché, de plu en plus réduit, atteint vingt quatre kilomètres de large sur seize de profondeur. 50 331 soldats ont été évacués dont 655 français.

La météo pour la journée du 30 va être franchement mauvaise avec une visibilité nulle sur le port. Quelques éclaircies vont permettre des raids aériens sporadiques mais rien à voir avec les journées précédentes. A terre, l'ennemi est toujours bloqué derrière les canaux de la Haute et de la Basse Colme par les soldats du Secteur Fortifié des Flandres et ceux des 68ème division d'infanterie et 12ème division d'infanterie motorisée. 53 227 hommes sont embarqués dont 8 616 français.

Le vendredi 31 le brouillard omniprésent en matinée facilité les embarquements. Mais le soleil revient à midi et, avec lui, les bombardiers. Le chiffre des évacués atteint son record : 64 141 dont 14 874 français.

Le 1er juin l'ensemble du camp est désormais sous le feu de l'artillerie adverse. Bergues est occupé et l'ennemi franchit le canal de la Basse Colme, remontant jusqu'à Uxem. Le beau temps qui règne toute la journée amène son lot de bombardements de 08h30 à 9h, de 10h à 10h40, à 12h puis à 15h30. Il y a 61 557 soldats évacués dont 35 013 français.

Le beau temps perdure le 2 mais la Luftwaffe intervient moins ; elle prépare en effet le bombardement de Paris qui aura lieu le lendemain. Si la 12ème division d'infanterie motorisée maintient ses positions, le Secteur Fortifié des Flandres doit se replier sur Coudekerque et la 12ème division d'infanterie doit faire face à des blindés dans la trouée de Spycker. Teteghem et Uxem tombent, le canal des Moëres est franchi. En fin de journée, Petite Synthe est occupé, l'ennemi est à cinq kilomètres du port. 23 604 soldats sont évacués ce 2 juin dont 16 049 français.

Le lundi 3 juin les derniers navires sont attendus et 29 641 soldats (19 803 français) sont embarqués. Vers 15h les avants-gardes allemandes pénètrent dans Dunkerque.