Les jours qui suivirent …
Le sous-préfet de Béthune se rendra au chevet des blessés. M. des Rotours, député du Nord, exprimera ses condoléances aux familles des victimes. M. Crespel, maire de La Bassée, et ses adjoints se rendront dans toutes les maisons où on leur avait signalé des morts et des blessés et ont remis des secours d’extrême urgence. Une souscription publique a également été organisée. La ville prendra en charge les obsèques des victimes A La Bassée, une foule considérable assistera à la cérémonie, la ville toute entière était endeuillée, les magasins avaient clos leurs vitrines et sur les édifices publics le drapeau national, cravaté de crêpe, était arboré.
Dans les jours qui suivirent l’état de santé de deux victimes inspirera quelque inquiétude.
Le journal "La Croix" du 3 mai 1931 nous informe que "les parents des victimes et aussi les blessés de la catastrophe survenue le 23 avril dernier, au passage à niveau de la commune de Wicres, près de Lille, ont envoyé une pétition au procureur de la République à Lille pour demander la mise en liberté provisoire immédiate du chauffeur Servais."
Le même journal, le 5 mai, indique que "M. Servais, le chauffeur de l’autobus tamponné par un train à Wicres a été remis en liberté provisoire. Il s’est rendu à l’hôpital de Béthune pour visiter les blessés dont l’état de santé s’améliore de jour en jour."
Enfin, le 27 août 1931, la presse signale que "le chauffeur Servais" est condamné à quatre mois de prison.
Dernière allusion à la catastrophe le 22 janvier 1933 dans les colonnes du "Matin" : on apprend que la cour d’Appel de Douai a réformé le jugement du tribunal correctionnel de Lille et retenu une faute du mécanicien qui partagera, avec le chauffeur, dans la proportion d’un cinquième, la charge des dommages accordés aux quatre parties civiles.
Plus de quatre-vingts ans se sont écoulés. Il existe de nos jours une "rue de la ligne Mathieu Michon" à Fournes en Weppes. Un "Chemin Michon" à Sainghin en Weppes. A Aubers, une salle de sports Mathieu Michon avec un panneau expliquant l’historique de la ligne.
Didier Lherbier
Sources :
Même le journal du syndicalisme belge (PEUPLE (LE) [No 3753] du 24/04/1931) a rendu compte de cet accident :
"Près de La Bassée un autocar entre en collision avec un train", titre-t-il en une.