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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

DEUX ANS DE CAPTIVITE CHEZ LES ALLEMANDS.
3 Novembre 1916 – 11 Novembre 1918.

8. Rémicourt, Beaumont, Vaux lès Rubigny, Hirson, Florennes (Septembre-Novembre 1918)


Carte Michelin N° 56 de 1937

Le 31 août départ d’Amifontaine pour Rémicourt ferme. Nous devions évacuer le camp pour laisser la place aux troupes qui reculaient sans cesse. La ferme où nous avions ordre de nous rendre était à moitié démolie et servait de lazaret aux chevaux atteints de maladies infectieuses ; rien n’y était nettoyé ou désinfecté, au point que l’interprète sur la déclaration des hommes, demanda au lieutenant si ceux-ci auraient encore le droit d’aller chercher leur soupe à la cuisine avec leur gamelle ou s’ils allaient manger dans les mangeoires posées le long du mur. Le lieutenant eut un moment de fureur et déclara que les hommes n’avaient rien à déclarer mais qu’ils devaient obéir aux ordres tels qu’ils furent. L’on nous remit des outils et nous nous mîmes à l’œuvre. Les lits furent bientôt faits et il fallut ensuite arranger le toit qui était à certains endroits complètement enlevé. Nous étions entre Saint Erme, Amifontaine et La Malmaison et nous allions travailler dans toutes les directions à la réfection des routes, entre autres à la construction d’une route Pontavert à La Malmaison. C’est de là que partirent les derniers permissionnaires. Pendant les derniers moments nous vîmes les "drachnen" du front reculer journellement. De temps en temps on envoie un des hommes avec des sacs au bureau du bataillon pour chercher quelques colis … Ceux-ci arrivent dans un bien triste état, il en manque la moitié et le reste est quelquefois gâté, vu la durée du voyage.


Carte Michelin N° 56 de 1937

Le départ de Rémicourt pour Beaumont Ferme. Nous traversons les communes de Le …, Nizy le Comte, Saint Quentin le Petit et arrivons le soir exténués en vue de Beaumont. Nous apprenons aussi qu’il n’y a pas de réclamations à faire pour le logement car nous n’y serons pas longtemps. Le travail est toujours le même, nettoyage et construction de routes. Un matin vers sept heures les habitants du village voisin reçurent l’ordre d’évacuer pour dix heures. Quelques uns des hommes travaillant de ce côté-là réussirent à avoir des vivres à bon marché.