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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

DEUX ANS DE CAPTIVITE CHEZ LES ALLEMANDS.
3 Novembre 1916 – 11 Novembre 1918.

5. Amifontaine (Février 1918 - Juin 1918)

Commencement du calvaire

Le 15 février départ pour Montigny la cour (ferme) situé environ à huit kilomètres de Bucy et à douze kilomètres du front. C’est là que nous commençâmes à connaître réellement les horreurs de la guerre car jusqu’alors nous n’en n’avions souffert qu’indirectement, nous avons connu la faim, le froid, le manque de confort mais jamais nous n’avions été aussi près du front. Nous allions bientôt en subir les effets. Le logement consistait en une partie de la grande ferme récemment évacuée par des prisonniers russes (c’est tout dire), pas de paillasse, bien des puces et le pain ne nous fut délivré qu’à minuit et le lendemain il fallut travailler. C’est ce jour aussi que les 1ère, 2ème et 4ème compagnies réduites de trois quarts par les privations et misères furent réunies en une seule pour être reformées en deux le lendemain. Nous appartenions à la 2ème compagnie ZAB25 qui compte environ 490 hommes sur 1400 environ que nous devrions être.

Les ouvriers travaillent à la route La Selve à Dizy le Gros et, celle-ci finie en recommencent une qui part de La Selve pour aller au front, vers Juvincourt. A partir de ce temps-là nous commençons à souffrir réellement car avec tout ce désordre les colis n’arrivaient plus et qu’y avait-il de plus précieux ? Le moral s’en est beaucoup ressenti ainsi que le physique. Voyant les évasions se multiplier ils nous promirent le prompt retour chez nous. Le jour du départ on nous rassembla avec bagages et soi disant pour alléger notre charge, on nous débarrassa des objets qui excitaient la convoitise, tels que couvertures, une paire de bottines si nous en avions deux, en un mot tout ce qui leur paraissait devoir être inutile et lourd, et même peut-être trop bon pour nous (la Kulture), car ils s’attendaient à ce que nous ne serions pas longtemps là où nous allions. La veille aussi nous avions appris qu’il allait se déclencher une offensive sur le front de la Marne qui devait les conduire à ….. Berlin.