Le Portel juste après 1900 (VDN du 14/6/2008)
La voix d'Aurélie : Alors là, mes amis…la ducasse ! La ducasse de Sainte Marguerite ! Quelle affaire, quelle joyeuse affaire pour les petits et les grands, dans le village. Quelle fête ! Il y en avait deux par an en fait. C'était la bousculade autour du tir, des manèges, des baraques de nougat et pains d'épices. Mais je me garderai bien d'oublier le jeu de boules qui animait les jours de repos et les bals au bistrot du coin. Et nos braves coulonneux ! Et nos fiers coqueleux ! Et puis, en hiver, quand le froid nous tenait prisonniers dans les maisons, les veillées au coin du feu rassemblaient les voisins et les amis… Ben voilà que je parle encore. Je vais fatiguer la pauvre Rosa !
Rosa : Alors Grand-mère, c'est donc vous qui avez élevé mon pauvre mari Hippolyte ?
Grand-mère : Oui, Rosa, son père travaillait aux carrières de Lézennes, tout près d'ici, il a été écrasé par un bloc de pierre, à 32 ans, le malheureux. Le chagrin et la phtisie ont eu raison de se femme, ma sœur Adèle, deux ans plus tard et j'ai recueilli le petit Hippolyte qui avait dix ans.
Marie : Moi, j'avais trois ans à l'époque et je ne l'ai pas très bien connu… Mais, cousine Rosa, je vais vous montrer votre chambre. Vous allez pouvoir vous mettre à l'aise et vous reposer.
Rosa : Oh j'ai tout le temps de me reposer plus tard ! Je veux d'abord voir le pays, et les gens du pays de mon bon Hippolyte. Mais je vais défaire mon bagage, vous avez raison.
Marie : Maman, tu devrais faire la sieste, cette atmosphère de fête va te fatiguer.
Grand-mère : Atmosphère de fête ! Tu l'as dit ma fille. Mais j'ai encore bien des choses à entendre et surtout à dire, aujourd'hui…
Marie : Venez, cousine Rosa !