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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Le M.R.P – Mouvement Républicain Populaire.

Nous vous livrons un petit texte sur ce mouvement politique français, en attendant d’avoir un peu plus de données à vous offrir, peut-être, sur la section faches-thumesniloise de ce parti. Aussi, chers adhérents, je vous présente vos devoirs d’été : nous sommes à la recherche de tous documents, anecdotes, photographies relatifs au Mouvement Républicain Populaire et ses racines dans notre commune.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que Michel Mercier, notre adhérent, nous a remis en avril dernier le drapeau de cette section, drapeau sorti de chez Moyart Castin, 1 rue des Chats Bossus, à Lille [note].

Deux photos du drapeau tenu par notre porte drapeau officiel, Claude Wallet

Le Mouvement Républicain Populaire, héritier du Parti démocrate populaire et de divers mouvements régionaux comme l’Union populaire républicaine en Alsace, a été fondé le 26 novembre 1944 par Georges Bidault alors que s’achève dans l’Est la libération du territoire national, il se voulait le parti des résistants démocrates chrétiens qui souhaitaient dépasser le clivage droite gauche et celui de la fidélité au général de Gaulle. Son premier président fut Robert Schumann de 1944 à 1949.

Un Mouvement, un terme pour bien signifier qu’il ne s’agit pas d’un parti comme les autres mais d’un rassemblement de tous ceux qui partageaient les mêmes convictions chrétiennes ou humanistes et étaient disposés à s’impliquer dans une action sociale, culturelle ou politique, à s’engager.

Républicain et Populaire, deux mots choisis à dessein pour marquer une volonté de transformer la République, c'est-à-dire la rendre plus consensuelle en dépassant les affrontements du passé et en particulier la coupure du pays en deux camps et le sectarisme qu’elle entretenait.

Populaire, changer la société, c'est-à-dire la rendre plus juste en s’efforçant d’améliorer la condition des masses populaires. C’est dans ce double message en faveur d’une plus grande tolérance politique et d’une véritable démocratie économique et sociale que réside toute l’originalité du MRP par rapport aux anciens partis conservateurs ou modérés de la IIIème République.

Avec le Parti communiste français, le MRP fut le grand vainqueur des élections législatives de 1945 et participa, avec celui-ci et les socialistes de la SFIO, au système du tripartisme, gouvernement provisoire de la République française [note] .

Avec une approche nouvelle de la politique, une équipe dirigeante jeune et issue de la Résistance, l’arrivée d’un électorat féminin sensible aux questions sociales, l’effondrement d’une droite traditionnelle plus ou moins compromise avec le régime de Vichy, la nécessité de faire barrage aux communistes et le soutien implicite, audépart, du général de Gaulle, le MRP se place en seconde position, juste derrière le PCF, lors des élections à la première assemblée constituante du 21 octobre 1945 : 151 sièges sur 586. Le MRP atteint son point culminant lors des élections à la seconde assemblée constituante du 2 juin 1946 : avec 28,2% des voix, il obtient 169 sièges. Le MRP allait de ce fait disposer pendant six années des moyens d’agir au sein des deux majorités gouvernementales auxquelles il a successivement participé : celle du tripartisme, incluant socialistes et communistes, et après l’exclusion de ces derniers en mai 1947, celle dite de la troisième force où il se trouvait sur un pied d’égalité avec les socialistes, les modérés et radicaux.

Mais lors des élections du 17 juin 1951, le MRP va perdre d’un coup, la moitié de ses électeurs et de ses députés (86 au lieu de 168). Une hémorragie due à l’apparition et à la montée en puissance du Rassemblement du Peuple Français, le RPF, lancé par le général de Gaulle et qui lui a manifestement ravi une bonne partie de sa clientèle qu’il ne récupérera jamais. 64 députés en 1958. Cette année là les dirigeants sont partagés sur la question algérienne. Georges Bidault qui soutient l’OAS fonde la Démocratie Chrétienne, 55 en 1962. Aux élections de novembre 1962 le RPF n’obtient plus que quarante députés, il ne s’en relèvera pas et n’a plus d’autre issue que de tenter de construire un pôle de résistance qui puisse devenir une alternative dans l’après gaullisme. D’où la décision prise par ses dirigeants de se fondre dans un ensemble plus vaste avec des éléments provenant des milieux indépendants paysans et radicaux, ce qui devait aboutir en 1966 à la création du Centre Démocrate présidé par Jean Lecanuet [note]. En mettant fin officieusement à l’existence du MRP en 1967, ses derniers leaders n’avaient donc pas perdu confiance dans l’influence de la démocratie chrétienne sur la vie politique française. Cette famille d’esprit a effectivement survécu et ses plus fidèles militants se sont regroupés d’instinct au CDS, Centre des Démocrates Sociaux, en 1976 qui deviendra composante de l’UDF en 1991.


De gauche à droite, l’abbé Pierre, Georges Bidault, Maurice Schumann, Pierre Pflimlin et Pierre Schneiter (Sources : Internet)

Le MRP a compté dans ses rangs l’abbé Pierre, député de 1945 à 1951. Et Georges Bidault, Maurice Schumann, Pierre Pflimlin qui jouèrent un rôle important sous la 4ème République et furent présidents du Conseil. Pierre Schneiter fut président de l’Assemblée nationale.

Et à Faches-Thumesnil ? Les élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945 voient s’affronter au premier tour trois listes : socialistes, MRP et Union patriotique et républicaine antifasciste d’obédience communistes. Il y a ballottage. Au second tour les deux dernières restent en lice et ce sont les communistes qui gagnent. Cyprien Bocquet est élu maire.

Nous n’avons pas d’autres éléments, c’est pourquoi nous comptons sur nos lecteurs et leurs "devoirs d’été" évoqués au début de ce texte. Nous les en remercions d’avance.

Didier Lherbier

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