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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Tir à l’arc et à l’arbalète dans la région lilloise

En lisant les statuts des archers et d’arbalétriers

Pour la commune, deux statuts sont parvenus jusqu’à nous, l’un de 1734, l’autre de 1753. Ceux de 1734 précisent que les soussignés ont fondé une société pour tirer à larbalete (sic) pour tirer entre eux, ceux de 1753 ne donnent aucune indication sur le mode de tir si ce n’est que les mots : le jour des oyselets, qui se tirent à la perche, nécessite l’emploi de l’arc. Il n’en n’est pas plus dit sur le déroulement du tir qui est supposé connu par les sociétaires. Une seule précision avant chaque carreau à l’arbalète le tireur doit crier afin que l’on puisse entendre d’une butte à l’autre afin de se mettre en garantie. Traditionnellement le tireur crie Gare ! et le valet répond Belle ! après avoir vérifié qu’il n’y a personne dans la ligne de tir.

cliquez pour agrandir...Le règlement est affiché et ceux qui voudront en faire la lecture ne pourront le faire avec le chapeau sur la teste a péril de payer un patar d’amende sans murmure le tout à l’honneur de dieu et du glorieu saint Sébastien et de toute la cour celeste du paradis

Par contre , comme ceux des sociétés voisines, ils sont beaucoup plus prolixes sur le protocole et les règles de bonne conduite entre les membres. Pour faire partie de la société, il faut verser 10 patars, pour la quitter 30 patars. Le droit de sortie s’applique dans les cas de démission, d’exclusion et même en cas de décès. Ceci entraine des conflits avec les enfants. Ils se résolvent par le rachat de l’arme à la famille pour une somme qui correspond à la dette. Les frais d’année, la cotisation est payable à date fixe faute de quoi on procédera à la vente des ustensils(sic).

Il y a deux personnages importants, le Roy, le meilleur tireur de l’année et le connétable qui assume les fonctions de secrétaire et de trésorier. Lors des votes les confrères, comme ils s’appellent, ont une voix, le connétable deux et le Roy quatre.

cliquez pour agrandir...Au 18°siècle, les mœurs de nos campagne sont loin d’être policées et les statuts interviennent sur des points triviaux qui aujourd’hui nous font sourire mais qu’il semblait nécessaire d’écrire à l’époque. Les statuts de 1734 interdisent les paroles déshonnêtes entre les buttes de tir et ceux de 1753, de donner des injures et des mentirs sous peine d’amende dont le non-paiement entrainera l’exclusion de l’auteur. Près de chez nous, les statuts de Sailly lez Lannoy, interdisent aux confrères de laisser leurs eaux et autres ordures ayant leur arbalète en main soit en allant d’un berceau à l’autre soit en revenant.

La confrérie est un milieu fermé. Certes, on y consomme beaucoup de boisson mais il est interdit de faire boire et de donner à manger à ceux qui n’en sont pas et d’inviter des filles en dehors de certaines occasions comme la ducasse (dédicasse dans les termes de l’époque, jour anniversaire de l’inauguration de l’église). On consomme sur place et on n’emporte pas la bière et les liqueurs à l’extérieur.

Chaque infraction est sanctionnée par une amende, certes peu élevée, mais fréquente. Si elle revêt une importance particulière, c’est un pèlerinage. Le confrère doit se rendre à la messe dans un village désigné par le Roy et rapporter une attestation de présence signée par le prêtre desservant.

Les deux statuts comportent un paragraphe sur l’ébriété, prouvée par le vomissement et sanctionnée d’une amende de 5 patars à laquelle s’ajoute une sanction infamante. Le contrevenant doit être à genoux pendant une heure devant l’image du glorieux Saint Sébastien pour demander pardon de son péché. Le spectacle du pénitent souffrant de troubles de l’équilibre au milieu des joyeux confrères qui continuaient la fête devait susciter une certaine hilarité.

Bernard Bonte de Lesquin cite une sanction tout aussi amusante : 3 liards d’amende, en cas de refus de paiement, il sera libre aux autres confrères de prendre le chapeau du refuseur, le mettre à la broche (c.à.d. en haut de la perche), à tirer chacun trois cous (sic) sans que personne les puisse empêcher .