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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Tir à l’arc et à l’arbalète dans la région lilloise

La révolution et le réveil des sociétés au 19ème siècle

La révolution confirme l’attitude de l’ancien régime. Les compagnies fusionnent pour former la garde bourgeoise qui donnera naissance à la Garde Nationale en octobre 1791. En 1793, les biens des compagnies d’archers et d’arbalétriers sont déclarés biens nationaux. Ces décisions qui se veulent énergiques ne sont guère suivies d’effets. Comme l’indique un arrêté de l’administration du département du Nord en date du 5 Prairial an VI (24 mai 1798) : "informée qu’au mépris des lois existantes, il se forme dans plusieurs cantons de ce département, des compagnies d’archers, d’arquebusiers, etc., se rassemblent notamment aux jours solennels de l’ancien calendrier, et que ces associations ont leurs chefs, leurs drapeaux, leurs tambours, leurs règlements et leurs signes de ralliement…"


L'affaire de Vendeville ci-dessous aurait pu paraitre dans ce journal des tireurs d'arc si le 1er numéro était sorti plus tôt : le numéro 1 est sorti le 15 décembre 1856.

Dans un tel contexte, il ne faut pas s’étonner que ces confréries se reconstituent dès que la situation devient plus sereine. Elles sont toujours surveillées de près par l’administration. L’exemple de Vendeville, près de chez nous illustre le climat qui règne encore au milieu du 19°siècle. Le 4 septembre 1855, le préfet du Nord prend un arrêté qui fait défense aux sociétés d’archers de marcher en rassemblement et de battre la caisse sur la voie publique. Le 25 mars 1856 le commissaire de police de Seclin doit intervenir dans de nombreuses communes de sa circonscription afin de tenter de faire respecter l’arrêté.
Nous commissaire de police de Seclin … avons été informés que le vingt-deux janvier dernier, à l’occasion de la fête de la Saint Sébastien, les sociétés d’archers ayant leur siège chez les nommés 1°Deswarte Henri, 2° Dessort Jean-Louis, cabaretiers audit Vendeville avaient parcouru cette commune en rassemblement et tambour battant.
L’affaire est grave ! Le commissaire se rend chez les cabaretiers qui déclarent que les tambours Edouard Passebecq et Désiré Delecourt avaient obtenu l’autorisation du maire pour battre la caisse sur la voie publique. Inflexible, il dresse procès-verbal pour l’infraction. Par courrier du cinq avril, le maire, Charles Carré, répond qu’il avait donné deux autorisations de battre la caisse, le premier janvier pour la collecte des étrennes des tambours auprès des sociétaires et le vingt-deux pour conduire les présidents et leurs épouses de leur domicile au lieu du banquet annuel de leur société. Il conclut sa lettre en affirmant qu’on ne rencontre pas de sociétés d’archers plus tranquilles que celles de Vendeville. Le 10 avril, le préfet répond sèchement en précisant qu’il n’acceptera plus d’exceptions et qu’à l’avenir les sociétés qui enfreindront l’arrêté seront dissoutes. Vendeville n’est pas un cas isolé. Dans le canton de Seclin, le commissaire de police intervient pour le même motif dans les communes d’Houplin, Chemy, Gondecourt. A Camphin en Carembault, les archers contournent l’arrêté, ils rangent le tambour et défilent au son d’un cornet à piston, ce qui ne manque pas de susciter un courrier au maire qui comme tous ses collègues avait autorisé la manifestation.

Suite à la défaite de 1870, le gouvernement encourage la pratique du tir à la carabine. La loi du 28 mars 1882 met la gymnastique et les exercices militaires au programme des écoles primaires dont les grands élèves fréquentent les bataillons scolaires. Dans le Nord beaucoup d’installations de tir sont détruites par l’occupant pendant la première guerre mondiale. Les sociétés disparaissent. Une première tentative de structuration avait eu lieu en avril 1899 pour la préparation des jeux olympiques de Paris en 1900. Elle n’avait concerné fait que l’Ile de France. En 1911 la Fédération des Compagnies d’Arc d’Ile de France s’affilie à l’Union des Sociétés de Tir de France. Elle prend son autonomie en 1928 et le nom de Fédération Française de Tir à l’Arc. La discipline est aussi pratiquée dans le cadre de fédérations affinitaires comme la FSGT et l’UFOLEP. La discipline arbalète est rattachée à la Fédération Française de Tir.

L’arc classique actuellement utilisé dans les clubs n’apparait que dans les années soixante. Le catalogue Manufrance de 1959 ne propose que quatre arcs droits : deux en fibre de verre, un matériau nouveau pour l’époque, un en duralumin et un en bois d’hickory. Les flèches de compétition sont encore en bois, les flèches spéciales en alliage léger ont encore une empenne en plumes. Quelques années plus tard, ce matériel sera considéré comme obsolète.


Catalogue Manufrance 1959