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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Tir à l’arc et à l’arbalète dans la région lilloise

Sous l’ancien régime


Bataille de Bouvines. Philippe de France désarçonné. Hugo de Boues galope à droite, tiré à l'arc.
(The Art of Matthew Paris in the Chronica Majora by Suzanne Lewis, 1987).

Les hommes de guerre au moyen âge n’inspirent confiance ni aux autorités ni au peuple. Ce sont des aventuriers attirés avant tout par le pillage de la zone des combats. Dès le 12° siècle, Louis VI crée des milices bourgeoises à partir des corporations d’archers et d’arbalétriers. A Bouvines, les milices des villes combattent aux cotés de l’armée régulière. Philippe Auguste les fidélise en les mettant sous sa protection. Il leur accorde des privilèges, des exemptions fiscales (ils sont exemptés de la gabelle, l’impôt sur le sel), c’est pourquoi en raison de ces franchises ils sont appelés francs-archers [note]. Cette situation en fait des hommes en vue et enviés. Ils portent en plus de l’arc et ses dix-huit flèches l’épée à deux mains et la dague. Vers 1450 un franc-archer est recruté dans chaque paroisse par tranche de 50 feux. En temps de paix, ils sont chargés de la garde des châteaux et de la police des foires.

Dès 1567 les archers parisiens portent l’arquebuse, la pratique se généralise au 18° siècle. Les confréries perdent leur intérêt militaire, elles deviennent des sociétés d’agrément mais conservent leurs prérogatives comme le fait de défiler avec tambour et bannière lors des processions. Les statuts réécrits au aux 18°et 19° siècles porteront encore trace de leurs usages anciens. Les deux personnages en vue de ces sociétés sont le Connétable qui assure la gestion de la confrérie et le roi, le meilleur tireur de l’année.

Après la prise de Lille et son passage sous l’autorité du roi de France, le gouverneur cherche à contrôler les sociétés d’archers et d’arbalétriers. En mai 1738, le Duc de Boufflers interdit l’usage d’armes à feu aux archers et arbalétriers. [note]

En 1743, à Lille, les compagnies bourgeoises d’archers, d’arbalétriers et de tireurs d’armes sont dissoutes et leurs biens reversés à l’Hôpital de la Charité. Les membres de ces sociétés n’acceptent pas, compte tenu de l‘antiquité de leur compagnies et rédigent une requête.

Malgré ces tracasseries, les confréries d’archers et d’arbalétriers continuent de s’affirmer en rédigeant des statuts devant notaire. Nous y reviendrons dans l’étude des statuts des sociétés de Faches. Elles structurent la pratique du tir. A Lille, en 1770, il est précisé : personne ne sera admis à tirer que sous la bannière d’une société. En début de concours, il y a tirage au sort pour définir l’ordre de passage. A la perche, le tireur est seul, au beursault, ils sont deux et parfois trois. Le temps d’attente est occupé par les jeux de cartes et la consommation de bière. Les concours attirent de nombreuses sociétés, les aubergistes font d’excellentes affaires. Aux fêtes de Lille, le 18 juin 1781, lors des tirs à la perche, les oiseaux ne tombent pas facilement. En fin de journée, les archers découvrent la supercherie, les oiseaux de bois ont été vissées sur la grille afin de retenir plus longtemps les participants en ville. Les magistrats suite aux troubles créés par la malversation pour calmer les mécontents offrent les boissons gratuites le deuxième jour du concours.