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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Glenn Martin 167, 24 mai 1940

Un certain 24 mai 1940 au sud de Lille…


Superbe photo d'un Glenn-Martin 167 durant la Campagne de France. A l'époque, il s'agit sans doute de l'un des meilleurs appareils bombardement moyen. Malheureusement ceux mis en ligne par les Français seront en nombre insuffisant et utilisés selon des tactiques inappropriées.
Col Jouanne

Le Glenn Martin 167 a été produit par la firme américaine Glenn Martin Company comme bombardier d’attaque bimoteur à train escamotable et disposant d’un équipage de trois hommes. Le prototype qui a effectué son vol initial le 4 mars 1939 ne sera pas retenu par les responsables américains mais cela est sans importance pour le constructeur qui a déjà reçu commande des Français avant même ce premier vol. La France a un besoin énorme d’avions modernes. Avec ses deux moteurs Pratt & Whitney développant 1050 chevaux, le Martin 167 comme l’appelleront les équipages français (Martin sonne bien français !) vole à 440 km/h et peut embarquer jusqu’à huit cents kilos de bombes. Il possède quatre mitrailleuses de 7,5 en voilure, une autre dans un poste de tir ventral arrière et une dernière dans une tourelle dorsale. L’envergure est de 18,69m et la longueur de 14,22m. La France a commandé en effet cent quinze avions en février 1939, cent le mois suivant et enfin cent trente en octobre 1939. Soit trois cent quarante cinq appareils livrables avant juillet 1940.


Ce Martin 167, le n°48 a été affecté au GB I/63 le 10 avril 1940 à Marrakech. Légèrement endommagé par la flak le 24 mai 1940 il sera replié avec le reste des avions rescapés de la campagne à Aïn Beda près de Constantine quelques jours avant l’armistice du 25 juin 1940. (SHD/Air)

A la date du 1er septembre 1939, alors que les prévisions tablaient sur la sortie d’usine de quatre vingt appareils, force est de constater qu’aucun n’est tombé des chaînes d’assemblage. Quarante huit heures plus tard la France entre en guerre contre l’Allemagne. Et les livraisons à venir sont provisoirement suspendues par l’embargo américain.

Neuf premiers Martin sont embarqués en caisses dans le port canadien de Halifax, mesure prise pour contourner l’embargo, et arrivent au Havre le 7 décembre 1939. A la même époque, les groupes de bombardement GB I/62 et I/63 sont pressentis pour être équipés sur Martin. Mais la décision d’installer les chaînes de remontage à Casablanca au Maroc va générer de nouveaux retards. Quatre vingt treize premiers appareils sont débarqués en caisses sur les quais de Casablanca le 25 décembre 1939. Certains accessoires nécessaires à leur armement et à leurs moteurs n’arriveront que le 26 février 1940 ! Deux nouveaux arrivages sont répertoriés à Casa : quatre vingt un avions le 15 février 1940 puis trente et un le 8 avril 1940. Quelques autres arrivées auront lieu après le 10 mai 1940, jour de l’offensive allemande et, avant l’armistice du 25 juin 1940, le nombre d’avions livrés s’élèvera à deux cent cinquante sept.

Afin de hâter l’instruction des équipages, sept appareils non armés et incomplètement équipés sont réceptionnés début février 1940 et l’instruction débute le 19 du même mois pour les GB I/62 et I/63 stationnés à Marrakech.