La Voix du Nord du 3 avril 1986 :
ÇA BOUCHE DU COTE DE CHEZ GESLOT-VOREUX…
Un chantier de trois mois est ouvert sur le site de l’ancienne biscuiterie Geslot-Voreux, le long de la voie ferrée. Nous avons, en son temps, suivi de près l’incendie de l’usine, propriété de la Générale de Biscuits de France, le conflit qui s’ensuivit et la décision prise par le groupe de fermer purement et simplement l’usine, mettant à la rue 250 personnes. Depuis une autre bagarre fait rage, dans les couloirs plus feutrés des administrations. En effet, il semblait que durant plusieurs années, les déchets alimentaires de l’entreprise avaient été évacués sauvagement dans les sous-sols creusés de catiches. Qui plus est, les bâtiments à moitié effondrés ne pouvaient rester en l’état.
GBF a été mise en demeure de nettoyer le sous sol avant de vendre le terrain à toute autre société intéressée. Le service des carrières veillait au grain (si l’on peut dire) et des rumeurs persistantes signalaient la vente à une chaîne de supérettes en vue d’une installation prochaine, de même que l’on a parlé d’un supermarché Leclerc … Mais l’annonce de la possibilité d’une installation du magasin Carrefour à Faches-Thumesnil [note] aurait, semble-t-il, fait reculer le projet. Toujours est-il qu’aujourd’hui, GBF a décidé de se mettre en conformité avec les injonctions administratives, et elle a chargé l’entreprise Hénin et Coutheillas de Revelles (dans la Somme) et Maisons Alfort, de récupérer la ferraille, de raser les bâtiments après avoir mis à jour les catiches qu’il faudra combler. On en a découvert une douzaine qui, pour l’instant, ne semblent pas sales ; quand l’ensemble sera mis à jour, le service des carrières procédera à une inspection et décidera de la manière dont on pourra les combler, et si les déblais provenant des démolitions peuvent faire l’affaire. D’ici les vacances, l’entreprise Hénin Coutheillas devrait pouvoir présenter à GBF un terrain nettoyé et mis à plat en vue d’une implantation future. Quelle sera-t-elle ? Apparemment, et pour l’instant, personne ne sait encore de quoi il s’agira.
La Voix du Nord, encore elle, reparle de la friche dans son édition du 21 juillet 1994. Elle mentionne que plus personne, ou presque, ne se souvient que la mairie de Faches-Thumesnil avait délivré en 1992 un permis de construire destiné à une implantation commerciale sur la parcelle Geslot, et que ce terrain est depuis très longtemps exploité par des jardiniers amateurs. L’article annonce que des travaux de terrassement y ont lieu, travaux réalisés par la société Match qui compte aménager là, sur un seul niveau dont la hauteur ne dépassera pas six mètres, un bâtiment destiné à accueillir quatre cellules commerciales contigües et qui porteront chacune leur enseigne. La façade donnera sur le fond de l’actuel parking Match et ce sera, d’ailleurs, le seul accès pour s’y rendre. Restera pour les Faches-Thumesnilois à régler un jour le sort du terrain situé de l’autre côté de la voie ferrée, là où avait prospéré, durant des décennies, la biscuiterie Geslot-Voreux. [note]
Le mercredi 25 octobre 1995 se tint la journée des anciens et anciennes de Geslot-Voreux avec messe à l’église Sainte Rictrude de Ronchin et visite de l’exposition à l’Hôtel de ville de la même ville suivies d’un buffet campagnard au Mas de Flandre, rue de l’Egalité, à Faches-Thumesnil. Cette exposition qui ferma ses portes le 31 remporta un grand succès. En septembre 2002, notre association exposa durant une semaine, à la médiathèque, différents panneaux et objets relatifs à la société.
Pont de Geslot, si l’usine n’existe plus, le nom est resté. Depuis 1940, ce pont enjambant la voie ferrée a en effet été baptisé ainsi par les habitants qui ont vécu constamment avec l’usine. Le Service Départemental d’Incendie et de Secours a récemment sollicité la municipalité pour qu’elle donne un nom à cette section de la route départementale 917 qui enjambe le pont ferroviaire entre les rues Lavoisier à Ronchin et le Chemin Rouge à Faches-Thumesnil, ceci afin de localiser un éventuel accident sur cette voie. La délibération du Conseil municipal du 22 mars 2012 a donné le nom de Rue Geslot. Mais parions que pendant longtemps encore le Pont de Geslot fleurira sur les lèvres …
Didier Lherbier
SOURCES :