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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Geslot Voreux

La Voix du Nord du 31 juillet 1984, pages intérieures :

LA BISCUITERIE GESLOT A FACHES-THUMESNIL RAVAGEE DANS LA NUIT DE DIMANCHE PAR LE FEU.

Comme elle paraît bien seule et désemparée la petite alsacienne (celle des boîtes) qui dresse encore sa coiffe au faîte d’une façade noircie et sans vitres, en bordure de la voie ferrée Paris-Lille ! La maison dont elle était l’emblème (on la retrouve sur les camions et les paquets de toute taille vendus dans les magasins) a beaucoup souffert dans le violent incendie qui a ravagé, dans la nuit de samedi à dimanche, la biscuiterie Geslot du groupe Banania, implantée 16 rue des Margueritois à Faches-Thumesnil, à la limite du territoire de la commune voisine de Ronchin.

Il était une heure dimanche. La ducasse de Ronchin s’éteignait et les derniers flons-flons venaient de se taire, quand une épaisse fumée a envahi tout le secteur entre le pont Geslot et la rue Jean Jaurès. Elle semblait sortir par toutes les ouvertures de la biscuiterie, cette fumée âcre, presque noire qu’un vent léger faisait tourbillonner autour des bâtiments avant de la pousser vers les premières maisons autour desquelles l’atmosphère devenait vite irrespirable.

UNE EPAISSE FUMEE RECOUVRE LE QUARTIER

Rapidement alertés, les sapeurs-pompiers de plusieurs centres de secours de la métropole (Lesquin, bien sûr, mais aussi les centres lillois de Bouvines, Malus, Littré) arrivaient sur le lieu du sinistre dont on ne pouvait alors deviner l’importance. Et tandis que les premières lances étaient mises en batterie et que les fourgons pompes prenaient position à l’entrée de la cour de l’établissement et aux principaux carrefours et chemins d’accès au site, les services de police neutralisaient le quartier bientôt parcouru de centaines de mètres de tuyaux d’arrivée d’eau. Des groupes électrogènes amenés sur place permettaient d’éclairer le bâtiment. L’incendie, qui s’était déclaré dans le sous-sol, trouvait dans les marchandises entreposées un aliment propre à l’aggraver. Mais noyer ce brasier souterrain n’allait pas suffire pour mener une lutte efficace contre le feu qui menaçait à tout moment de se développer. Certes, les quelques lueurs rougeoyantes, aperçues par intermittence à travers les fenêtres du sous-sol, étaient bien vite ramenées à la raison par l’eau, mais la fumée ne disparaissait pas, masquant la situation réelle. Impossible alors pour les sapeurs-pompiers de s’introduire dans les lieux, même revêtus de l’équipement respiratoire antifumée.

UN GRAND FRACAS ET UNE GERBE DE FLAMMES

A 2h50, la situation se dégrada subitement, alors que les soldats du feu avaient réussi à approcher d’une ouverture un immense ventilateur-aspirateur de fumée. Des vitres éclatèrent sous l’action de la chaleur et le foyer explosa littéralement pour pénétrer dans le rez-de-chaussée avant de gagner l’ensemble du bâtiment principal. En quelques minutes, les fenêtres étaient la proie des flammes, les poutrelles métalliques formant l’armature du bâtiment étaient portées au rouge, se tordaient, et la bâtisse n’étaient plus qu’un brasier, le feu grimpant à l’assaut de la toiture dans un ciel rougeoyant. Les sapeurs-pompiers durent alors opérer une manœuvre de recul pour écarter leur matériel et mettre à l’abri du feu et de la chaleur les fourgons-pompes et camions porteurs des groupes électrogènes. En dépit des milliers de litres d’eau que les lances, grosses et petites, continuaient à déverser, la partie gauche du bâtiment ne put résister, et dans une gigantesque gerbe d’étincelles et un grand fracas, s’effondra. Il était 3h15. Une demi-heure plus tard, ce sera le tour de la partie droite qui, dans sa chute, contraindra les sapeurs-pompiers qui luttaient au plus près à battre précipitamment en retraite, des blocs de briques venant écraser les tuyaux. Bras élévateurs du dernier modèle, grandes échelles mécaniques prirent place tout autour de la fabrique et, côté voie ferrée, on s’efforça d’éviter la chute de la façade sur le caténaire. A 4h, le bâtiment principal n’était plus qu’un brasier dont les lueurs étaient visibles à plus d’un kilomètre à la ronde sur le pont Geslot, tout proche, où les riverains et curieux s’étaient amassés tandis que les renforts de pompiers continuaient d’avancer.

Les pompiers poursuivront la lutte toute la matinée de dimanche. L’après midi, ils s’emploieront à noyer les décombres. Lundi, peu avant midi, ils étaient encore sur place.