Au cours du siècle qui va suivre, chaque rappel édité par les autorités fera référence à ce texte. Il peut donc être considéré comme fondamental pour notre région.
Voici, à titre d'exemple non limitatif, une liste d'ordonnances ou d'arrêts ayant pour objet l'entretien des chemins :
En complément il paraît utile ou amusant d'évoquer certains textes connexes :
L'obligation, pour les particuliers qui possèdent des terres bordant les grands chemins royaux et autres voies publiques « de planter ou faire planter des ormes sur les crêtes des fossés et lisières des terres… » (ordonnance du Roy du 20 décembre 1682). Le but est nettement défini : « des chemins se trouvent beaucoup dénués d'arbres, particulièrement d'ormes, lesquels ont été coupés et abattus durant les dernières guerres … [le Roi] pour le bien de son service, l'utilité et les commodités de ses sujets … pour la décoration des chemins … et afin que dans la suite des temps et au besoin, l'on n'en puisse jamais [en] manquer pour les affûts et rouages de l'artillerie, particulièrement des pièces étant dans les Places desdits Pays … ordonne et enjoint très expressément … » la plantation d'ormes ou éventuellement d'arbres d'une autre espèce si le sol ou le climat ne convient pas aux premiers. Généreux, il accepte que les particuliers, possesseurs des terres correspondantes, coupent à leur profit et périodiquement les branchages sans « toucher aux corps desdits arbres. » Les ormes ou autres espèces seront plantés de huit toises en huit toises « armés d'épines et buttés par le pied afin que les passants et les bestiaux ne puissent les endommager. » Cette mesure est reprise par le Roi, d'une manière plus complète et plus structurée, dans un arrêt de son conseil du 3 mai 1720. Dans un arrêt du 26 octobre 1728, l'Intendant des Flandres, rappelant l'ordonnance ci-dessus, indique que les deux pépinières établies dans les subdélégations de Lille et de Douai, soient cédées et remises aux quatre Baillis des Etats de Lille, Douai et Orchies, à charge pour eux de faire planter les arbres de ces pépinières le long des grands chemins.
Il est à remarquer que le stationnement abusif (eh oui !) existait déjà. Un arrêté de l'Intendant de Flandre et d'Artois, en date du 10 février 1756 mentionne « que la plupart des rouliers et voituriers … sont dans l'habitude d'abandonner leurs voitures sur les grands chemins, soit pour boire dans les cabarets, soit pour faire rafraîchir leurs chevaux, souvent pour prétexte de prendre augmentation de charge et même uniquement pour s'arrêter plusieurs ensemble à la queue de leur dernière voiture … » Il y a risque pour ceux qui veulent passer de tomber dans les accotements et il est même fait mention d'échanges d'insultes et de coups. De plus les chevaux ainsi abandonnés s'avancent parfois sur le milieu de la chaussée et bloquent toute circulation. En Flandre espagnole (la Belgique actuelle), es problèmes identiques existent. C'est ainsi que « Marie-Thérèse, par la grâce de Dieu, Impératrice des Romains, reine d'Allemagne, de Hongrie, archiduchesse d'Orient, duchesse de Bourgogne, du Brabant, comtesse de Flandres » rappelle, en consistoire du Conseil de Flandre du 18 mai 1764, et devant certains abus, son ordonnance et règlement du 3 mars précédent relatifs à « la revisitation des chemins et sentiers publics ».