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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Lille bombardée, écrasée, meurtrie

Tous les édifices principaux de la ville n’ont pas été touchés (Gare, Opéra (appelé Grand Théâtre), Bourse, Vieille Bourse, Églises, toute la Grand Place …). Les artilleurs Allemands étaient-ils de si bons tireurs ! ?

Et toujours dans la collection de Monsieur Ducornetz, qui était un ancien journaliste à la Voix du Nord, l’on trouve la preuve que les journaux du Nord étaient muselés et même rebaptisés. La photo ci-contre nous montre « Le Grand Echo du Nord et du Pas de Calais » qui prit un nouveau nom « Liller Kriegszeitung » (Journal de Guerre de Lille).


Autre document de notre Grand-Place mais qui cette fois est de la collection de F. De Clercq.
« Le siège du Gouvernement pendant l’occupation Allemande »

A partir de ce moment, pour 4 ans et 4 jours, les Lillois vivront des moments terribles sous l’occupant : terreurs, privations, espionnage permanent, déportations, exécutions, etc…

Il n’est pas possible de retracer toutes les vicissitudes que les Lillois supporteront durant cette horrible période de 1914 à 1918, tant il y en a. Ci-dessous, quelques lignes au texte de Pierre Maurois, écrites à l’occasion de la conférence de clôture de l’année du Bicentenaire de la Révolution. [note]

« … Dans une agglomération située à faible distance du front, l’occupant impose des lourdes contraintes. Le ravitaillement de la population civile s’avère très délicat. Ce régime de guerre contribue à accroître le chômage et son cortège de malheurs : la malnutrition des enfants et des adultes, le ravage des épidémies (…), l’accroissement de la mortalité, le développement rapide de la mendicité et de la prostitution. L’occupant cherche à briser le moral de la population. Les autorités militaires n’hésitent pas à désigner des otages parmi les notabilités Lilloises : le préfet Trépont, le recteur Lyon, l’évêque Charost, les députés Delory et Ghesquière, des conseillers municipaux … Ils doivent, au risque de leurs vies, garantir le calme dans la ville. Très vite aussi, elles recourent aux déportations en Allemagne dont sont victimes des Lillois sans distinction sociale : Gustave Delory, le journaliste du Grand Echo, Emile Ferré, l’industriel James Walker, Madame Calmette, épouse de l’illustre Albert Calmette, alors directeur de l’Institut Pasteur …
Par ces méthodes, l’armée d’occupation parvient à casser l’esprit de résistance de la population. Isolés, affamés, les Lillois se murent dans un silence hostile … »

Quelques chiffres dépeignant ces années de grande pénurie :

  • Les municipalités de Lille et des environs durent verser à l’autorité Allemande durant ce temps deux cent millions de France d’impôts. En 1918 le déficit de Lille fut évalué à trois cent millions de Francs …
  • La mortalité générale passe de 20,65 % en 1914 à 41,55 % en 1918.
  • Epidémies de typhoïde et de dysenterie bacillaire. Pour cette dernière il y eu 1607 cas déclarés avec 15 % de décès.
  • Les déportations représentent environ 10 000 personnes dont les 2/3 de femmes ou de jeunes filles de toutes origines sociales.
  • Fin 1914, 90 boulangeries avaient mis la clef sous la porte.
  • Au fil des mois les boucheries en firent de même faute d’approvisionnements en viandes venant de Belgique.
  • Durant les hivers 1916-1917 et 1917-1918, qui furent terribles, allant jusqu’à des températures de -15°, le ravitaillement en charbon devint de plus en plus difficile.
  • Les vitres qui avaient été cassées en masse durant les bombardements devinrent très rares.
  • Les réquisitions vont pleuvoir allant de la laine au cuivre en passant par l’étain.

Et tout ce qui est inimaginable arriva à notre cité … entre octobre 1914 et octobre 1918.