Article du Journal Paroissial "Présence" de septembre 1970 :
" A l'occasion du Centenaire du Pèlerinage à Ste Marguerite, notre Evêque a voulu montrer son affection pour nos paroisses. Monseigneur Dupont, son auxiliaire, a présidé la célébration religieuse du 12 juillet en l'église Ste Marguerite. Il a ensuite annoncé, qu'en souvenir de l'événement, Monseigneur Gand décernait la Croix du Mérite Diocésain à Mademoiselle Jeanne Deroubaix. Qui, à Faches, ne connaît Mademoiselle Deroubaix ? Autrefois institutrice, maintenant infirmière, elle est depuis toujours attachée à sa cité et ses habitants. Se retrouvant seule depuis la mort des siens, elle a pratiquement adopté toute la population qui est devenue sa famille, et bien malin celui qui pourrait dire un service qu'elle ne rend pas. Que ce soit à l'église où elle met ses talents de musicienne au service des célébrations du dimanche, des mariages et des enterrements; que ce soit à la tête de la troupe d'Art dramatique qu'elle a ressuscitée et qu'elle anime; que ce soit à la direction des Amis de la route, ce club de voyage qu'elle a créé et qui permet à beaucoup de gens de voir du pays et de faire de nouvelles connaissances; que ce soit dans l'exercice ponctuel de sa rude profession, partout nous voyons Mademoiselle Deroubaix, souriante et disponible. Il paraît que le 20 septembre, à l'initiative de quelques amis, nous seront invités à la fêter et à la remercier. C'est une bonne idée et une excellente occasion de lui dire notre reconnaissance."
Dans cet article, parmi les nombreuses activités de mademoiselle Jeanne il est mentionné "Les Amis de la Route".
Un article de C Roy, dans la Voix du Nord du 6 décembre 1984, nous en dit plus :
Demandez-lui de parler d'elle-même, elle vous répondra excursions, monuments, paysages, groupes d'amis, quartier, voisins … Toute tournée vers les autres, Mlle Deroubaix n'est pas de ceux qui ont besoin d'un miroir pour exister. Elle préfère les rétroviseurs, grande voyageuse collectant mille et une images au fil des années et des kilomètres parcourus avec "les amis de la route".
Cette association qu'elle a fondée avec quelques mordues, il y a une bonne trentaine d'années, a déjà plusieurs tours de compteurs derrière elle. Mais elle ne s'essouffle pas le moins du monde. La preuve : le bilan 84 où le Luxembourg, Thoiry, La Palmyre, Royan ont agrémenté la belle saison.
84 est mort, vive 85 !
Aujourd'hui c'est l'hiver, et l'on ne s'est pas réuni à la salle paroissiale de Sainte Marguerite d'Antioche pour l'un de ces départs vers d'autres cieux, mais pour faire le point.
84 est mort, vive 85 !Les "amis de la route" vont reprendre leur bâton de pèlerin le 1er mai (le jour de la fête du travail) pour aller à Gand, le mois se terminant sur une autre sortie, à Trégastel (Bretagne) cette fois, qui s'étalera (sur la plage bien sûr !) du 28 mai au 6 juin dans un hôtel trois étoiles avec des excursions aux alentours. Sont encore prévus : trois jours en Bourgogne, une ou plusieurs journées à Paris. D'ici quelques mois, d'autres projets viendront sans doute étoffer le programme de l'année à venir. Faisons confiance à ces passionnés de la visite guidée. Oui, on peut bien dire guidée : Mlle Deroubaix ne part jamais sans notion des lieux parcourus. Elle prospecte avant de s'y rendre, par le livre, la brochure, les documentations les plus précises qui lui permettent d'arriver sans problème à bon port et de commenter savamment la visite sur place. Cette ancienne secouriste de la dernière guerre qui, ayant quitté l'enseignement à 50 ans avait alors repris ses études pour décrocher le diplôme d'infirmière, lit toujours consciencieusement la posologie et le mode d'emploi avant de partir, comme avec les médicaments qu'elle surveillait du coin de l'œil chez ses malades. Jamais elle n'a mené son groupe au hasard. Diable, les voyages groupés demandent de l'organisation.
Mais la vie en a fait une femme de tête autant que de cœur. Ayant connu la souffrance de très près chez les siens comme dans ses tournées de soins, ayant eu à se battre souvent contre l'adversité, elle n'est pas de celles qui se noient dans un verre d'eau. Cela se lit sur son visage, discret mais ouvert, qui dégage une grande force de caractère. Pour Mlle Deroubaix, la retraite n'est pas vraiment un automne, ni l'âge où l'on s'appuie sur les autres. Les problèmes de santé ne lui ont pas fait baisser les bras. Elle les a traversés silencieusement, comme pour les oublier. Heureusement, aujourd'hui les responsabilités sont quand même partagées aux "Amis de la route", les amies du groupe se serrant les coudes. La route ? Notre Fachoise ne la prend pas que pour aller au loin. Au volant de sa voiture, chaque semaine, elle véhicule les aînés et les handicapés du quartier qu'elle sort de leur solitude. Parce que la solitude c'est pire que la mort, elle doit en être convaincue. Le climat qui régnait l'autre jour à la réunion des "Amis de la route", où l'on a projeté des diapos de l'année écoulée réconforté de gâteaux et d'un bon verre de vin, est bien à l'image de ce tempérament.