Soixante six années plus tard, sur le lieu de sa crevaison :
"C'est inouï, je ne m'y attendais pas, j'avais refusé, je ne voulais pas. Je l'ai écrit à Philippe [Philippe Conratte, vice-président des Amis de Paris-Roubaix]. Un voyage trop long, trop fatiguant et qui peut être dangereux. J'ai dit, "je regrette mais je n'y vais pas". Et alors je me suis fait prendre au piège. On m'a répondu "bien, on ira vous chercher et on vous reconduira". Qu'est ce que je pouvais encore dire ? Maintenant je suis heureux d'être venu. Je trouve cela extraordinaire. J'ai rompu complètement avec le milieu du cyclisme depuis que j'ai été écarté du comité d'organisation de Liège-Bastogne-Liège en 1988. Je l'avais organisé pendant vingt ans ... Et comme je suis têtu ..."
"Oh, je n'en sais rien. Vous savez le temps passe et le passé c'est le passé, Monsieur. C'est rare ceux qui s'en souviennent. Vous savez, je ne suis pas un saint et je ne suis pas adoré en Belgique. C'est vrai …… Vous savez, nous étions trop personnels, mon père et moi, on ne faisait qu'à notre tête, on ne s'occupait de personne. Et on avait plus d'ennemis que d'amis. Mon père disait " tu ne t'occupes de personne, pas poser de questions, foncer. "
" Je le trouve insipide. Vous croyez que je vais rester trois heures devant ma télé à voir des gars prendre vingt minutes d'avance puis les équipes se mettre au train pour les rattraper et lancer le sprint final ? Je regarde certaines étapes de montagne. Et je suis un peu dégoûté aussi. A mon époque un sprint se faisait couché sur le vélo avec un braquet de 47/15, un développement de 6,75 m. Maintenant çà se joue avec dix mètres et debout sur les pédales ! Les coureurs d'aujourd'hui sont ils des surhommes ou bien étions nous des lavettes ? "