C’est en 1864 qu’est créée à Thumesnil, rue Carnot, la fabrique de crins Doignies et Fils.
Le crin est utilisé pour produire du matériel de rembourrage destiné principalement à la fabrication de matelas mais son utilisation se retrouve aussi dans de nombreux domaines de l’ameublement, de la décoration, de l’industrie automobile. A titre d’exemple, une filature de crin qui existe depuis 1814 à Challe dans la Sarthe et qui travaille toujours de manière artisanale, ne produit que quatre kilomètres de crin chaque année, soit quelques mètres par jour, qui intéressent grandement les décorateurs, designers et autres grands couturiers. Cette précieuse étoffe prisée dans le monde entier se retrouve aussi bien à la Maison Blanche qu’à l’Elysée, au Sénat et à Buckingham.
Il existe deux variétés de crin, le crin animal apparu le premier est vieux de plusieurs siècles alors que le crin végétal ne sera découvert qu’en 1847 au Maghreb. La première filature de crin végétal verra le jour dès 1848 à Toulouse.
Le crin animal est un poil long qui pousse à l’encolure, à la queue et aux extrémités inférieures des membres de certains animaux, spécialement les chevaux mais aussi les moutons, les chameaux et les vaches. Le crin végétal est tiré des feuilles de palmiers nains mais aussi du coco.
Le crin doit être cardé à la main puis cordé, filé et crêpé sur des métiers à tisser. Une fois filé il est cuit dans des cuves d’eau pour que le crêpage assure un rembourrage aussi durable que possible. Vers 1820 l’exploitation mécanique fait son apparition avec les premières machines à vapeur. Une vague de perfectionnements techniques va déferler à partir de 1850.
En 1872 la force motrice des métiers est assurée par deux machines à vapeur d’une puissance respective de deux et quatre chevaux.