Depuis peu de temps notre association est hébergée dans les locaux de l’ancienne école maternelle La Fontaine rue Carnot. Il s’agit de la plus ancienne école maternelle de Faches-Thumesnil. Nous pourrons lui consacrer un article mais notre propos aujourd’hui est de rappeler une spécificité française et d’en faire un rapide historique :
Son premier rôle a été d’offrir un lieu de protection aux enfants des ouvrières de la Révolution industrielle et de les soustraire aux dangers de la rue. C’est pourquoi la maternelle est d’abord nommée Salle d’asile.
Sur le modèle des « infant-schools » anglaises, Emilie Oberkampf ouvre en 1828 la première salle d’asile à Paris. En 1831, un « cours normal pour la formation des éducatrices » est créé. Le ministère de l’instruction publique intègre cette nouvelle institution dans le système scolaire en 1836.
En 1848, grâce à Marie Pape-Carpantier, directrice de la « maison d’études des futurs enseignants », leur nom qui rappelait trop la misère et l’aumône est changé en « écoles maternelles ». Sous la Troisième République, Pauline Kergomard, première inspectrice générale, s’oppose à la tendance qui veut faire de ces écoles de véritables lieux d'instruction, préférant favoriser le développement naturel de l'enfant : répondre à sa curiosité, attirer son attention sur le monde, l’initier à la lecture et à l’écriture. « Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie »
Les maternelles ont dès l'origine été conçues comme devant accueillir les enfants des deux sexes et constituaient ainsi les seules écoles à pratiquer la mixité, longtemps refusée pour les autres niveaux d'enseignement. Quant aux adultes chargés de s'occuper des enfants de ces écoles, il s'agissait exclusivement de femmes.
Ce statut d’Ecole permet de se démarquer des « jardins d’enfants » de nos voisins allemands ou britanniques, simples garderies et par là de se donner les moyens pédagogiques d’une vraie réflexion sur les acquisitions des jeunes enfants.
Charline Escudié
images : internet, Parenthèses en pays du Gapeau 2014, Il y a un siècle l’école Ouest-France 2003