La première ligne, Paris Lille en 1794.
Plan de la ligne télégraphique de Paris à Lille(collections Musée de La Poste, Paris)
La première ligne, Paris Lille en 1794
Cette ligne doit être réalisée dans les délais les plus brefs car l'ennemi menace nos frontières du Nord. Les routes sont dégradées et les services postaux complètement désorganisés. De plus des difficultés financières et administratives gênent l'avancement des travaux et Claude Chappe se heurte à la mauvaise volonté des maires et des propriétaires. Il obtient le droit d'installer ses machines sur des tours, des clochers ou tout emplacement qui lui convient, quitte à les modifier si nécessaire. Il peut faire abattre des arbres qui gêneraient la vue d'une station à l'autre. A Paris, la station tête de ligne, est établie sur le Louvre et communique avec celle de Montmartre. Les premiers essais ont lieu en avril 1794 mais la ligne n'est ouverte qu'en juillet. Onze stations sont prévues au départ mais pour faciliter l'observation de signaux on les rapproche et leur nombre passe à seize puis vingt deux en 1846.
Le 15 août 1794 le télégraphe annonce la reprise du Quesnoy, ville du Nord assiégée par les Autrichiens. Le 30 août 1794 entre 15h20 et 15h50 une dépêche de 27 signaux arrive au Louvre où siège la Convention. Claude Chappe a tout de suite transcrit le message et, vers 16h, Carnot monte à la tribune et annonce : "Voici le rapport du télégraphe qui nous arrive à l'instant : Condé être restitué à la République. Reddition avoir eu lieu ce matin à 6 heures."
Il avait suffi de trente minutes pour recevoir la nouvelle de la reprise de la ville de Condé sur l'Escaut par les armées françaises sur les Autrichiens. C'était la preuve de l'efficacité du télégraphe Chappe et ce succès déclencha la construction d'autres lignes.