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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LE TELEGRAPHE CHAPPE A FACHES THUMESNIL

cliquez pour agrandir...Le télégraphe définitif comprend une partie, visible de loin, située sur le toit de la station et une autre, à l'intérieur, où travaillent les stationnaires, noms qui sera donné aux opérateurs. L'appareil se compose d'un régulateur, la poutre centrale de 35 cm de large environ sur 4,60 m de long, qui peut tourner sur lui même autour d'un axe fixé au sommet d'un mât d'environ sept mètres de haut. A chacune des extrémités de ce régulateur, deux indicateurs de 2m environ de long sur 30 cm de large, parties également mobiles autour d'un axe. Un contrepoids, dans le prolongement de l'indicateur, lui fait équilibre et facilite la manœuvre. Les diverses positions du télégraphe, installé sur le toit de la station, sont commandées de l'intérieur par les stationnaires à l'aide d'un manipulateur qui, grâce à des cordes et des poulies, transmettent les mouvements au régulateur et aux indicateurs.

Le régulateur peut prendre 4 positions : cliquez pour agrandir...

cliquez pour agrandir...Les positions horizontales et verticales servent à la transmission des messages, les positions obliques, à la préparation de cette transmission ou des signaux de service.

Les indicateurs peuvent occuper 8 positions par rotation de 45° mais celle où l’indicateur est superposé au régulateur n’est pas utilisée.

Les positions des deux indicateurs permettent donc de composer 7 x 7 = 49 signaux.

Comme le régulateur peut prendre 2 positions, horizontale et verticale, le système peut transmettre 49 x 2 = 98 signaux. Mais 6 d’entre eux doivent être réservés pour le service : 92 signaux sont donc utilisés pour les messages et leur signification n'est pas connue des opérateurs. D'autres, dits réglementaires, servent pour le service et leur sens est compris par tout le personnel. Seuls les directeurs ont accès au vocabulaire, sorte de dictionnaire de 92 pages ayant chacune 92 lignes, ce qui donne 8464 mots ou groupes de mots. La transmission se fait par groupes de deux signaux correspondant à des nombres. Le premier renvoie au vocabulaire et indique le numéro de la page concernée, le deuxième signal indique le numéro de ligne à lire sur cette page.

cliquez pour agrandir...Le télégraphe Chappe fonctionne par l'observation de signaux émis à distance. Les lunettes sont donc indispensables, elles permettent d'espacer les postes et d'assurer une lecture fiable. Dans chaque poste, deux lunettes sont placées dans des boîtes fixes prévues à cet effet. Elles sont réglées en fonction des postes correspondants à observer de sorte que les stationnaires n'ont pas à y toucher durant la transmission des signaux. Elles grossissent entre trente et soixante cinq fois, selon les besoins. Ainsi, les stationnaires peuvent observer aisément le télégraphe qui leur envoie le message, recomposer ce message et ensuite l'envoyer au poste suivant et s'assurer de la bonne transmission. Ces postes sont généralement espacés d'une quinzaine de kilomètres.

Nous l'avons vu, les stationnaires manipulent le télégraphe. Deux par poste, ils sont de service de l'aube au crépuscule, 365 jours par an. L'un est à la lunette, l'autre à la manipulation du télégraphe, à tour de rôle. Ils sont recrutés parmi les invalides de guerre, des artisans ou des fils de paysans. A partir de 1809, les deux employés travaillent chacun une demi journée, pratiquant ainsi l'alternat, celui en poste a alors le double de travail mais le second, au repos, peut alors se livrer à d'autres activités, jardinage, artisanat, choses nécessaires pour augmenter les maigres salaires.

Une ligne de télégraphe est partagée en sections d'une dizaine de postes chacune, appelées divisions. Un inspecteur, responsable d'une division, surveille le travail des stationnaires, de loin en observant à la lunette le passage des signaux, ou de près, dans les postes. Lors de sa tournée il apporte la paye augmentée des primes ou diminuée des pénalités. Il vérifie l'état du matériel et décide des grosses réparations.

Les directeurs, choisis avec soin, sont les seuls à détenir le vocabulaire, c'est à dire le registre avec lequel ils ont la lourde tâche de coder ou décoder les dépêches télégraphiques. Lorsqu'il reçoit un texte à transmettre le directeur doit le réécrire pour éliminer les mots inutiles et le mettre en style télégraphique. Ensuite il traduit son texte en nombres selon le code prévu par le vocabulaire, puis en signaux; enfin il remet la dépêche sous forme de signaux au stationnaire, le directeur est donc bien le seul à connaître le contenu du message. Le message va donc transiter de poste en poste et, arrivé à destination, sera décodé par un autre directeur qui traduira les signaux en nombres puis en mots. Il peut demander la répétition d'un texte ambigu ou incompréhensible. Si la dépêche lui est adressée, il la recopie sur un papier à en-tête et la fait porter à son destinataire, sinon il la remet en ligne et la fait parvenir au directeur concerné.