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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Mon voisin, le rat

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Citadins particuliers, les rats ont des occupations
utiles à la vie de la cité


Mon voisin, le rat

Stéphanie Lemaire


dessin de rat

Poisons, mode d'emploi

La meilleure solution pour lutter contre les rats d'égouts est l'utilisation d'un poison.
Rouge, bleu ou vert, la couleur importe peu.

Trois éléments sont essentiels :

son appétence (sa capacité d'attirer le rat)

sa résistance à l'humidité

l'efficacité de la molécule toxique utilisée

Le blé ou le riz enduits de produits toxiques laissent les rats indifférents, tandis que les blocs de suif ou de paraffine sont plus efficaces.

Quant à la poudre de contact, elle se colle sur le pelage du rat qui s'intoxique quand il se lave.

Les poisons doivent répondre à des normes fixées par le ministère de l'agriculture, qui leur donne son agrément. Actuellement ne sont autorisés que les anticoagulants : le rat meure d'hémorragies internes et externes au bout de quatre à cinq jours.

Le prix d'un bloc de poison peut varier de 15 à 50 francs (les plus chers ne sont pas toujours les plus efficaces).

Poison ou pas, la seule solution pour se débarrasser des rats qui vivent dans les caves, serait de réparer les canalisations défaillantes... ce qui engendrerait un coût non négligeable.

A noter : à Lille, l'intervention chez les particuliers du service municipal de dératisation est gratuite.

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Peur ou répugnance. Voilà ce qu'inspirent les habitants les plus nombreux des égouts : les rats. Mais les représentations populaires et les rumeurs qui courent sur le rat d'égouts sont largement erronées.

« Je suis attiré par les rats : j'aime leur intelligence ». Le ton est donné par Bernard Vancauwenberghe. Le responsable de la dératisation à Lille, un homme petit, trapu, cheveux grisonnants sur les tempes, connaît par cœur la vie de ces charmantes bestioles... Un moyen pour lui de mieux les chasser des égouts.

Mais il se bat surtout contre les croyances et fantasmes qui collent au pelage de cet être. « Je n'ai jamais vu un rat attaquer un homme : j'en ai déjà eu sur les épaules, dans le cou, sur les jambes, sans être mordu une seule fois depuis vingt-cinq ans ». 

En fait, l'essentiel c'est de ne pas donner à l'animal l'impression de l'attaquer : « Evidemment, si on coince un rat dans un coin et qu'on cherche à le blesser ou le tuer à coups de pelle, il réagira comme tout autre bête, mais ni plus ni moins ». 

500 grammes pièce

Quant à l'idée que le surmulot ( couramment nommé "rat d'égout") transmet à l'homme des maladies, M. Vancauwenberghe plaide non-coupable : « ce ne sont pas les rats eux-mêmes qui ont transmis à l'homme la peste bubonique au moyen-âge, mais la puce du rat ». Il aurait fallu que des rats s'attaquent à des personnes directement et les mordent.

Enfin, facteur clé de l'équilibre "écologique" des égouts, le surmulot se régale des restes alimentaires charriés par les eaux usées. En grignotant un dixième de leur poids par jour (un rat pèse 500 grammes), une horde de rats limite l'encombrement des tuyaux d'évacuation.

250 000 petits en trois ans

Reste qu'il existe de bonnes raisons d'éliminer ces créatures, qui, pour le coup, en deviendraient presque attachantes... « On cherche avant tout à éviter la surpopulation » : un couple de surmulots en pleine forme physique pourrait, en trois ans, élever deux-cent cinquante mille jeunes.

« On pourrait les laisser proliférer, jusqu'à ce qu'un équilibre naturel s'établisse : le manque de nourriture les obligerait à s'entre-tuer », propose M. Vancauwenberghe . Mais la perspective de voir les caves, les rues et les égouts envahis par des milliers de rats poserait le problème de l'hygiène publique.

Si le rat ne transmet pas de maladies en mordant l'homme, les excréments et souillures qu'il produit peuvent présenter un risque sanitaire. Les égoutiers sont d'ailleurs vaccinés spécifiquement pour éviter toute contamination éventuelle.

Trois mois pour dératiser Lille

Trois campagnes de dératisation sont réalisées chaque année par le service municipal : deux tonnes de poison sont glissées sous les plaques d'égouts. Une campagne a démarré la dernière semaine de janvier, pour trois mois. Le temps de parcourir les deux cent trente kilomètres d'égouts et les mille deux cents rues de Lille.

Un travail sans fin : « Les égouts n'ont pas de frontières, et sont un gigantesque terrain de jeu pour les rats. Si les communes environnantes ne dératisent pas, les surmulots reviennent un jour ou l'autre ». Reste à mener une cohabitation harmonieuse avec ces voisins plutôt rat-goutants.

Lire également : "Les rats, une affaire de famille"

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© ESJ - Lille - mars 2001