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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LES PIPES DE THUMESNIL

L’article de 1998 se terminait par ces interrogations.

Du 15/9/2006, à la veille des Journées du Patrimoine, et jusqu'au 8/10/2006, la ville d’Onnaing présenta l’exposition baptisée "Nom d’une pipe !", en partenariat avec le Conseil Général, le centre d’histoire locale de Tourcoing et le club d’histoire locale d’Onnaing. Exposition retraçant la pipe et le tabac dans le Nord tout en s’attachant plus particulièrement au patrimoine d’Onnaing et à la fabrique de pipes Scouflaire.




Après des débuts difficiles dans la grange d’une dépendance de ferme, Antoine Scouflaire acquiert en 1838 une distillerie dans la rue Saint Roch dénommée de nos jours rue Scouflaire. Il y fabriqua près de cinquante mille pipes par jour entre 1860 et 1890. C’est pendant cette période que la piperie Scouflaire fonctionna à plein régime, trois cents ouvriers travaillaient alors sans relâche pour faire fonctionner les trois fours. Pour une pipe en terre, il fallait jusqu’à quatorze heures de cuisson dans un four à huit cents degrés ! Mais avec la première guerre mondiale, la pipe en terre et notamment l’usine, connaissent de gros bouleversements suite à l’arrivée, avec les Américains, de la pipe en bois et de la cigarette. Cette pipe en bois est une révolution : plus facile à confectionner, elle possède également l’énorme avantage de ne pas casser après un choc . Ainsi, en 1936, la piperie Scouflaire ferme définitivement ses portes et laisse sur le carreau les quarante cinq ouvriers y travaillant encore.

Alfred, le dernier pipier de la fabrique d’Onnaing en 1936, donnera naissance au géant "Alfred le pipier en 2006. En hommage à cette entreprise disparue qui fit tant que, jadis, lorsque l’on parlait d’Onnaing, on disait "Onnaing les pipes".

D’ailleurs, Arthur Rimbaud, dans son poème "A la musique" (Poésies 1868/1870), évoque un bourgeois qui "savoure son onnaing d’où le tabac par brins déborde …." Souvenir de son passage de trois semaines à Douai en septembre 1870 ?

De nombreux colporteurs ont sillonné les routes de la région pour vendre cette production et il n’est pas rare d’en trouver des débris un peu partout de nos jours. Fragile par nature, la pipe en terre n’avait pas une durée de vie très longue. Il est probable que les morceaux cassés par les villageois se retrouvaient sur le tas de fumier avec les balayures et de là se retrouvaient dans les champs, parfois distants de plusieurs kilomètres des habitations, c’est ce que pensent de nombreux historiens locaux interrogés sur les découvertes régulières de fragments de pipes dans les champs et aussi les jardins…

Terminons aussi cet article en précisant que parmi les débris retrouvés rue Carnot et conservés par l’association l’un des foyers d’une pipe porte l’inscription "Terre de …ine – Nihoul à Nimy". La ville de Nimy dans l’agglomération de Mons en Belgique abrita la piperie Nihoul dès 1825. L’argile utilisée provenait des Ardennes. Cet établissement ne survécut pas à la première guerre mondiale.

Didier Lherbier

Sources :