
Seul
le gardien peut pénétrer dans ce qu'étaient les caves,
et à voir le spectacle, il ne descend pas souvent déranger
les rats qui y ont élu domicile. De quoi faire peur.
Réunions
suspectes
Difficile
de croire qu'on ait pu un jour prendre plaisir à s'y réunir,
que des jeunes aient squatté les lieux. Et pourtant la plupart
du temps dans les HLM de Lille c'est par peur des regroupements louches
qu'on a interdit l'accès des sous-sols.
Drogue,
recel, bandes de jeunes, élevages de pitbull, voire crimes, les
rumeurs les plus folles courent sur ce qui peut se passer dans les caves
des logements collectifs. Les poubelles qui y brûlent parfois ne
font que renforcer les fantasmes. Les habitants ne se sentent pas en sécurité
et n'y mettent plus les pieds.
Portes désormais
murées
Le
plus souvent les caves finissent condamnées. Dans le parc de la
société HLM SLE, il ne reste plus que deux immeubles avec
des caves utilisables. « L'insécurité des caves
fait qu'aujourd'hui on préfère utiliser les sous-sols de
logements neufs pour en faire des places de parking, très sécurisés »
explique Nicolas Lonza, responsable lillois de la société.
Mais
portes murées ne veut pas dire accès impossible et certains
jeunes réussissent quand même parfois à se faufiler.
Mythes et réalité
Qui
n'a jamais eu peur de la minuterie qui s'éteint alors que les murs
sont humides et les araignées nombreuses ? Et pourtant il
ne se passe rien ou presque. Dans les commissariats de quartier on assure
invariablement qu'aucune activité délictueuse n'a particulièrement
lieu dans les caves.
Habitants
et éducateurs, nul n'a entendu parler d'élevage de pitbull
ou de scène de viol, à part, bien sûr, dans les films.
« On ne peut pas exclure qu'il y ait parfois des squatts et
quelques trucs volés qui traînent. Ou même quelqu'un
qui veut tirer un coup et qui n'a pas d'autre endroit où aller »,
confie Aïssa Essalhi, médiateur de quartier au sein de l'association
Interproximité.
Des cas isolés
Il faut interroger les brigades spécialisées pour trouver
la trace d'une affaire de drogue, l'année dernière. Un kilogramme
d'héroïne, dans les caves du Faubourg de Béthune, l'affaire
a fait du bruit. Pourtant à la brigade d'investigation et de recherche
de Lille chargée de l'enquête, on assure que ce cas est isolé.
Des
histoires de drogue, les policiers en traitent au quotidien, mais dans
les caves ils n'en ont pas souvenir. Pourtant de telles histoires continuent
d'alimenter la rumeur et les peurs les plus folles.
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