Comment sont
organisés les égouts à Lille? Les égouts de la
communauté urbaine lilloise sont organisés en 4 secteurs. Le secteur central, dont
dépend Lille, recouvre 15 communes à travers lesquelles circulent 700 km de collecteurs.
Les eaux usées sont récoltées grâce à ce réseau qui va du petit tuyau de 20 cm de
diamètre, jusqu'aux véritables tunnels. La plus grosse section mesure plus de 5 mètres
de largeur sur presque 4 mètres de hauteur. La partie "visitable" des égouts,
c'est-à-dire celle où les ingénieurs peuvent travailler, représente 50 à 60 % du
réseau.
Toutes
les eaux usées ne sont pas recueillies par les collecteurs. Il faut pour cela qu'elles
répondent à un certain nombre de normes. Les industries lilloises doivent passer des
conventions avec les services d'assainissement afin de garantir la conformité des eaux
déversées. Les eaux à plus de 30°C, les huiles, les hydrocarbures, les matières
dangereuses, les matières en suspension doivent être triées. En cas de dépassement des
normes, l'industrie responsable doit verser une compensation financière. Toutes les eaux
récoltées sont ensuite dirigées vers la station d'épuration de Marquette pour y être
traitées.
De quand date le réseau d'égouts et
comment est-il géré?
Les
plus vieux collecteurs datent des travaux de Vauban, au XVIIe siècle. Des
ouvrages en maçonnerie avaient été construits pour assécher le secteur et amener l'eau
à l'intérieur des fortifications. Mais la plupart des installations ont été mises en
place il y a 150 ans à peu près.
Jusqu'en
1986, chaque commune avait ses services techniques propres. Puis on a opéré une refonte
globale du secteur de l'assainissement et des eaux potables. La CUDL (Communauté Urbaine
de Lille; ndlr) a donné ses compétences sur les eaux potables à la Société des Eaux
du Nord.
En
revanche, c'est elle qui gère maintenant entièrement les égouts, sur l'ensemble de son
territoire. Le budget en est annexe et réglementé. Chaque commune conserve des
réglementations particulières pour l'assainissement de ses eaux.
Qui descend dans les égouts ?
Pour
le secteur lillois, l'équipe est constituée de trois personnes. Ce sont des agents de
travaux, chargés de faire des diagnostics sur l'état des égouts. Ils vérifient les
ouvrages de maçonnerie. Mais toutes les réparations sont confiées à des entreprises
privées et la CUDL passe également des contrats avec des entreprises de curage pour
nettoyer la structure. On pénètre dans les égouts grâce à des "regards de
visite". Ce sont les plaques de fonte que l'on peut voir dans la rue.
A
Lille, on en trouve une tous les 50 mètres. Elles ouvrent sur des cheminées à
échelons. Ensuite nous avons des plans qui suivent le tracé des rues. L'emploi du temps
d'un égoutier est très flexible. Dès qu'il pleut, plus question de descendre dans
certains secteurs. Les montées d'eau, très rapides, peuvent être dangereuses et
surprendre même les spécialistes. Le travail est alors reporté, le temps que le niveau
d'eau retourne à la normale. C'est l'histoire de quelques heures.
Lire également : "L'inspection télévisée des
égouts se développe à Lille"
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