sous le plateau :
comme une toile d'araignée

les trappes permettent
un nombre infini d'apparitions
photos : Anne-Sophie
Pelé
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Mortels,
ayez le coeur bien
accroché si vous pénétrez les dessous de scène
du Théâtre du Nord. Cet espace sombre que déchirent
d'innombrables piliers métalliques est le lieu privilégié
de toutes les apparitions et disparitions.
Des trappes dissimulées, des barres partout soutenant le plateau, un amas de caisses noirâtres... le tout semble un délire constructiviste. C'est ici, juste sous la scène du Théâtre du Nord, que la mort et les démons infernaux attendent patiemment l'heure du spectacle.
Le
Mal n'a pas toujours eu droit de cité au théâtre.
Les machineries antiques privilégiaient les apparitions célestes.
Souvent, à cette époque, les comédiens voltigeaient
allégrement dans les airs pour figurer les dieux de l'Olympe. Les
dessous de plateau n'ont été exploités que plus tard :
durant les farces du moyen-âge par exemple. Des diablotins pouvaient
alors s'échapper de sous les tréteaux. A présent,
les moyens techniques permettent au Malin des effets plus spectaculaires.
Ici, tout est
possible
Les
dessous de scène du Théâtre du Nord s'étendent
sur 260 m2 à une profondeur de 5 mètres. Deux ascenseurs
mènent aux trappes amovibles du plateau. Autant dire que les démons
peuvent surgir de n'importe où. Le plateau lui-même est amovible
et peut être baissé à différents degrés.
Il arrive même que les spectateurs soient obligés de se lever
pour voir le spectacle. Des lumières de projecteurs ou de la fumée
s'échappent parfois pour donner une couleur fantastique à
la pièce.
Bienvenue au royaume
des morts
Le
bas, ce qui s'enterre, a toujours figuré le monde de la mort et
du mal. Le théâtre n'échappe pas à la règle.
Au Théâtre du Nord, on se souvient de nombreuses mises en
scène de Daniel Mesguisch qui usaient et abusaient des sous-sols.
Orphée ou Macbeth sont des habitués des dessous de scène.
Il en va ainsi de tous les personnages qui hésitent entre la vie
et la mort.
Mais
les comédiens, eux, tiennent généralement à
la vie : on veille à ce qu'ils ne fassent pas une chute de
5 mètres. Les techniciens du théâtre soignent particulièrement
cette partie du plateau et les normes de sécurité. On ne
badine pas avec la mort.
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