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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Sous les pavés : de l'eau, de l'air, du sable et de la craie

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Sous les pavés :
de l'eau, de l'air, du sable
et de la craie


Petite situation géologique de la ville de Lille

Nicolas Fertin


 

 

 

carte géologique de Lille, lien vers image taille réelle

Carte géologique de Lille

Lille n'a pas été bâtie en un jour. Lille n'a pas non plus été bâtie n'importe où et sur n'importe quoi. Les premiers coups de pioches dans notre sous-sol le démontrent (cf. carte). La ville de Lille est située sur une nappe crayeuse profonde d'une quarantaine de mètres - le « Pont crayeux du Mélantois » (en jaune sur la carte).

Cette nappe de craie s'est constitué entre - 100 et - 60 millions d'années alors que la mer recouvrait notre Bas-Pays. Elle est composée, en surface, d'une première couche de craie "tendre" ou craie blanche. Celle-ci surplombe une couche de craie plus dure ou craie grise, elle même située au dessus d'une épaisse couche de marnes crayeuses imperméables. Alors qu'au sud de la ville, cette nappe de craie affleure (quartiers de Lille sud, ville de Fâches-Thumesnil), au nord elle s'enfonce sous une couche d'argile des Flandres (en rouge) épaisse d'une dizaine de mètres.

Entre l'argile au nord et la craie au sud, la Deûle a déposé une fine couche d'alluvions (en vert). Ajoutez à cela quelques limons superficiels (en hachures sur la carte), des dépôts de sables et quelques filons de grès et vous aurez un aperçu des différents matériaux qui composent le sous-sol lillois.

Des p'tits trous, des p'tits trous...
dans le sous-sol

Avec tout cela, pas de quoi bâtir une ville. Et bien si ! Il suffit de déambuler dans les rues du vieux Lille pour admirer la richesse et la diversité de notre sous-sol : le grès utilisé pour les soubassements des maisons, la craie la plus dure pour les encadrements des fenêtres, les argiles pour la fabrication des briques et la craie de moins bonne qualité pour le remplissage des murs comme à la citadelle par exemple. 

Un art de bâtir si réputé qu'il faisait des maisons lilloises au XVIIe siècle, des modèles de modernité alors que, dans bon nombre de villes françaises, on utilisait encore la technique du colombage. Au XIXe siècle, l'usage de la craie s'étend à d'autres domaines : le chaulage des champs, le raffinage du sucre. La craie lilloise était devenue multi-usage.

Du moyen-âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le sous-sol lillois a ainsi été criblé de trous. Dès le XIe siècle, des carrières souterraines ont perforé le sous-sol permettant, par exemple, la construction de la Collégiale Saint-Pierre. Au XVIIe siècle, une épidémie de peste oblige même Vauban à ouvrir de nouvelles carrières dans le quartier de Wazemmes et de la rue d'Esquermes.

Depuis près de deux siècles, plus aucune de ces carrières n'est en activité pour l'exploitation de la craie. La faible profondeur de la nappe phréatique et le progressif remplacement de la craie par la brique comme matériau de construction explique cet abandon.

Pourtant, les traces de cet usage passé de notre sous-sol persistent. Les carrières inexploitées s'étendent encore sur près de 250 hectares dans le seul arrondissement de Lille. Ni or ni pétrole donc, mais de l'eau, de la craie et de l'air dans les carrières. Tels sont les ingrédients d'une richesse géologique à la lilloise.

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© ESJ - Lille - mars 2001