La première fois que j’ai remarqué Monsieur Gérard-Jacques Lustremant fut, au début des années 70, un dimanche de septembre, à la Journée du Patrimoine, lors de la visite de l’église Sainte Marguerite : il tenait dans sa main une courte baguette métallique, dorée, pour indiquer les objets qu’il commentait et il portait un beau costume clair. J’ai compris plus tard que cette visite d’église qu’il dirigeait était un moment important de sa vie, car peut-être pensait-il déjà à l’ouvrage d’histoire qu’il allait composer.
Je l’ai approché de plus près au moment du décès de son épouse, je faisais partie de l’équipe funérailles. Il m’apparaissait d’un calme exemplaire, maître de la situation d’un moment unique de sa vie.
J’ai voulu le revoir et je lui ai rendu visite certains après-midi, dans sa vie de retraité. C’est là qu’il m’a confié la péripétie de sa jeunesse : sorti de l’école où il avait découvert les mathématiques qu’il aimait, il aurait voulu les approfondir à l’Université. Mais ce n’était pas possible : c’était la fin de la guerre, ses parents ne pouvaient pas lui offrir ce chemin de formation, mais vu son niveau d’intelligence, il a pu entrer dans l’administration de la poste. Gérard fut un postier qui a grimpé tous les échelons administratifs, et je voyais qu’il en était fier.
Sobrement, il m’a aussi dit qu’il a rencontré son épouse venant de Bailleul. Gérard dit tout sur elle dans la dédicace de son livre : « À mon épouse qui a accepté que je consacre de nombreuses heures à la réalisation de cet ouvrage ».
Ce livre d’histoire relate toute la vie passée de Faches-Thumesnil. Gérard a consacré neuf ans à sa rédaction, juste après son entrée en retraite : 5, à trier les archives et à relever les événements, ensuite 4 ans à rédiger, m’a t’il dit ; la clarté du texte et la belle et riche illustration photographique révèlent un auteur concentré et ayant aimé cette recherche d’historien. Le livre a été publié en 1996 avec le soutien de l’Association Culturelle et Historique dont il a été le premier président. Tous ici, nous pouvons nous sentir honorés que notre ville possède un tel document précieux.
En votre nom, je lui dis maintenant : merci, Gérard, et que notre Seigneur vous reçoive, lui qui vous a donné des dons exceptionnels.
Raymond JEAN