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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

JEAN-BAPTISTE DELECROIX

Le 46ème RA était en garnison à Châlons sur Marne à la mobilisation. Il est doté de trois groupes d'artillerie, chacun de ces groupes dispose de trois batteries commandées chacune par un capitaine. Chaque batterie possède quatre pièces de 75 mm. Le régiment fut engagé dans la bataille de Charleroi le 24 août 1914 puis commença à retraiter le jour même, retraite qui prit fin provisoirement dans l'Aisne le 29 avec la bataille de Guise suivie d'un nouveau repli. Mais du 3 au 5 septembre les batteries furent engagées sur la Marne et à Château-Thierry puis suivirent les troupes allemandes en retraite, toujours dans l'Aisne. A la mi septembre commença la guerre de position, les tranchées et les casemates. L'année 1915 passa de la même manière avec des positions dans l'Aisne et dans la Marne. Depuis août 1914, la batterie avait perdu deux tués et douze blessés, chiffre étonnement bas.

Lorsque Jean Baptiste Delecroix arrive à sa batterie, le 7 janvier 1916, cette dernière est au lieu-dit Queue de Leu, les avants trains et échelon étant à la sucrerie de Braine dans l'Aisne. Du 22 au 24 février, transport en chemin de fer jusque Vadenay dans la Marne via Bruys, Fère en Tardenois, St Hilaire au Temple. Du 24 février au 4 avril les pièces sont en batterie au Bois des Sapins à l'est de Sept Saulx dans la Marne. Il n'y a pas eu de pertes supplémentaires mais tous les regards sont braqués sur Verdun où l'ennemi vient de lancer une grande offensive, et du 5 au 8 avril, la batterie rallie cette zone en passant par Cuperly, Givry, Nubécourt et Landrécourt. Immédiatement jetée dans l'enfer, le 9 avril, la batterie est postée au Ravin des Vignes avec échelon à Haudainville puis le 16 elle fait mouvement sur Haudainville et le bois des Sartelles. Du 21 avril au 1er juin elle est en batterie à Esnes avec échelon au Bois des Clairs Chênes, elle va perdre six canons et quatre caissons, deux tués, huit blessés et deux prisonniers. " Nos pièces étaient placées sous de petits pommiers où chantaient des oiseaux; à côté de chacune d'elles il y avait heureusement une solide galerie de mine; en outre quelques trous d'obus. Au bout de six semaines, les galeries avaient résisté, mais il n'y avait plus que des carcasses de pommiers; en revanche les trous d'obus avaient grandi et multiplié; les oiseaux donnaient le bon exemple : ils chantaient toujours; les canons avaient été remplacés plusieurs fois mais surtout nous avions perdu des camarades …" Elle délaisse ensuite Verdun et est transportée jusque Jaulgonne dans l'Aisne où elle est placée en repos. "Quel délicieux endroit ! Une rivière propre, des maisons si propres, des arbres si propres, et avec des feuilles ! Comme des vacances !"