|
|
Le métro sans conducteur à Lille
est à la fois le meilleur et le plus fragile du monde. Sa performance technologique
réputée ne va pas sans problèmes : difficultés de freinage et de fermeture des
portes, pannes, absence de communication ou intempéries. Réponse aux usagers qui se
posent des questions. « Votre attention s'il vous plaît ! Suite à
un incident technique, nous prévoyons quelques minutes de retard. Merci de votre
compréhension ». Cette annonce est régulièrement diffusée dans les quais du
métro lillois. Pourtant, sur la page VAL (Véhicule Automatique Léger) du site Internet
de la CUDL, on assure : « sa sécurité et sa fiabilité éprouvée depuis vingt ans en
ont fait une référence dans le monde entier ».
« Le
métro lillois détient le record du monde des pannes depuis 1983 », déclare
Georges Lapierre, le président de l'Union des voyageurs du Nord. « Le système en
lui-même, dirigé par un ordinateur, ne peut pas être parfait ». Un Poste de
Commandes Centralisées (PCC) supervise l'ensemble des rames et permet une réactivité
immédiate à toute modification du trafic.
Principales sources des
problèmes :
intempéries et vandalisme
Dès
la moindre perturbation, le PCC bloque toute circulation. Et pour rétablir son
fonctionnement, il faut un certain temps... En cas de tempête, vent fort ou encore
verglas, le métro voit sa marche perturbée, indique Fabrice Muselet de Matra, le
constructeur de la machine. Même le nouveau modèle, VAL 208, reste sensible aux
conditions météorologiques.
A
l'origine des pannes, il n'y a pas que des intempéries. Un coup de pied dans les portes
palières ou un blocage de leur fermeture suffisent à couper le courant sur toute une
partie du réseau. L' utilisation inadéquate des poignées d'évacuation n'est pas non
plus sans conséquences. En tirant systématiquement sur les poignées, les voyageurs sont
à l'origine d'arrêts d'autant prolongés. C'est le prix à payer pour plus de
sécurité.
Des usagers ennuyés
Le
métro est le principal moyen de transport en commun à Lille. Selon Matra, le VAL
effectue 130 000 voyages par jour. Le mécontentement des voyageurs bloqués entre deux
stations, en attendant qu'un agent vienne à bord les libérer, ne surprend pas.
« La Fédération Nationale des Usagers des Transports (FNAUT) reçoit énormément
de plaintes », affirme Georges Lapierre.
Pour
rassurer les voyageurs, la société Transpole a engagé une campagne d'information. Des
tracts distribués, ainsi qu'une lettre, détaillent les raisons des retards. De plus,
quarante agents d'ambiance sont présents sur la ligne et se révèlent d'utiles
médiateurs lors de pannes.
Lire également :
|